Deux sujets assez contradictoires dominent en cette fin d’année. 2019 a été une année riche en révélations sexuelles et en attaques contre l’Église. Des églises ont été brûlées un peu partout, la plus belle du monde a été incendiée, et au lieu de nous parler de l’enquête ou même d’enquêter sur ce crime imprescriptible, on souligne imprescriptible, les médias à la botte s’empressent de parler de la reconstruction, un sujet important mais contre-feu, un cache-sexe. Ça tombe bien puisque le second sujet majeur de cette année, qui s’est terminée en fanfare de ce point de vue, c’est le sexe, mais pas le sexe sympa, le sexe amour, non, le sexe pouvoir et le sexe consommation.

Les naïfs qui se demanderaient pourquoi autant d’églises ont brûlé, autant de cimetières ou de tombes chrétiennes ont été vandalisés, sans compter toutes les provocations haineuses, ce qui ne fait pas la une des médias, sauf pour Notre-Dame parce que là c’était trop gros, mais c’est aussi parce que c’était trop gros que c’est passé, à la Goebbels, pour nous c’est carrément l’incendie du Reichstag, toutes proportions gardées, un symbole qui ouvre une ère nouvelle, mais on va pas entrer dans l’eschatologie (pourtant on y est jusqu’au cou avec les sbires de Satan qui ont organisé cet attentat contre l’Esprit saint).

Pas sûr que la phrase-paragraphe précédente ait un verbe, mais on va de l’avant. On tient le coup en se disant que ce ne sont que des pierres et du bois, et que ce qui compte c’est l’esprit, et que ces incendies rallument la flamme de la croyance. Mais pas une croyance nunuche, non, une croyance façon soldats du Christ, une forme de guerre avec une arme nouvelle (pas des lance-missiles ou des trucs comme ça), une guerre par l’esprit et pour l’esprit.

Papacito a raison, les « hommes » ont bien changé, mais pas tant que ça. D’abord tous les Français ne sont pas devenus des boloss soumis pro-migrants en slip Carrefour troué, même si la tendance est à la dévirilisation. Reviriliser la France n’est pas une mince affaire, et il faut se méfier de certains revirilisateurs qui ont une petite idée derrière la tête...

Et quelle est cette idée ? Surfer sur le besoin de nationalisme et de virilité (ça va ensemble vous noterez) pour glisser une quenelle étrangère à notre pays. Parce que, pour Bercoff, il y a la mauvaise ingérence – les migrants d’Afrique – et la bonne, celle qui nous vient d’Israël.

Effectivement, tout le bordel français vient de ce que notre pays est ouvert aux quatre vents depuis des lustres, on peut remonter aux tribus barbares : Francs, Saxons, Germains, Alains, Vandales, Suèves, Burgondes, Wisigoths, Saliens, Sicambres, Bructères, Ripuaires (des sous-Francs), Huns ! Et vous savez quoi ? Les Francs adoraient Odin et croyaient à un paradis plein de femmes et de boisson !

Ces fils de pute à cheval ont ravagé notre pays de bas en haut et en travers, on ne sait pas trop pourquoi. Ils pillaient, violaient, incendiaient, tuaient et repartaient avec le butin (de l’or et des salopes). C’est ainsi que l’Europe s’est forgée, par le fer et par le feu. Aujourd’hui beaucoup de Français flippés pensent que les barbares menacent à nouveau nos frontières (qui n’existent plus vraiment) et viennent jusque dans vos bras égorger vos fils, vos compagnes... La France serait en instance de dislocation.

C’est vrai que l’Europe accepte des tribus pas très civilisées, ici à Naples en Italie, là à Rio d’Aubervilliers en France.

Pour l’instant, ils ne font pas trop de baroufs, l’armée et la police étant là pour limiter les dégâts. Mais on sent que ça peut basculer. La différence entre l’an 400 et aujourd’hui c’est qu’aujourd’hui, il y a une volonté de changer notre pays dans un sens qui ne plaît pas aux autochtones qui ne sont pas tous débiles, fachos, traditionalistes, réactionnaires ou intégristes. La plupart des Français tiennent encore à leurs églises, même s’ils n’y mettent pas les pieds. Faut-il croire mieux ?

Il faut une sacrée force mentale pour se taper de vrais jeûnes (attention ! on ne parle pas de Matzneff) qui tonifient l’esprit et le corps. Nos ancêtres avaient raison et des contemporains redécouvrent les vertus de... vertus oubliées. Oui, c’est bon de se serrer la ceinture, particulièrement en période de Fêtes, de ne pas bouffer comme des porcs, de ne pas se ruer sur la consommation, et de regarder plus vers le Ciel que vers son ventre. Mais inutile de devenir des moines bouddhistes ou hindous l’oreille clouée à un arbre pour autant. Même le Christ n’a pas demandé à ses apôtres d’être des puceaux de la vie, il faut bien boire, manger et baiser.

Malgré ce que dit cette effrontée, la France est un beau et grand pays et on ne laissera pas Satan et ses troupes le foutre en l’air pour leurs beaux yeux rouges. Le problème n’est pas que Satan existe, c’est qu’il ait de l’influence, et de l’influence, par définition, sur les esprits faibles. Voilà pourquoi on parle d’esprit fort ou de fortification d’esprit depuis tout à l’heure. Les esprits faibles obéissent aux oukases de Satan et ils croient lutter contre le Mal alors qu’ils font le mal. Sur ce coup-là Satan est très fort. Ne jamais le sous-estimer !

Faut-il être plus rusé que Satan, auquel cas on risque de se sataniser ? Oui et non. Le Christ a dit qu’il fallait être « rusés comme des serpents et purs comme des colombes ». Traduction ? Une morale rigoureuse, un assemblage de vertus, mais une lucidité féroce, car en face Satan a de la ressource. Il faut donc un peu de Satan en nous pour le combattre au dehors, et aussi en dedans. De toute façon on a tous en nous quelque chose de Satan. Il y a alors deux sortes d’humaine : ceux qui le réduisent, le dominent, et ceux qui le laissent grandir à l’intérieur comme à l’extérieur.

La prochaine fois, on monte à la chaire et on fait le gros prêche dans Notre-Dame en ruines, c’est ça, l’avenir de l’Église.

Bonus de Noël : les chœurs russes

Moralité : ce qui compte c’est le cœur, pas les habits.