Malgré son échec aux législatives – éliminée dès le premier tour – l’ancienne ministre du Logement Emmanuelle Wargon vient officiellement de retrouver un poste. En vertu d’un décret signé par Emmanuel Macron et publié au Journal officiel ce 17 août, elle prend la tête de la Commission de régulation de l’énergie. Une majorité de parlementaires s’y étaient pourtant opposés.
Son naufrage aux législatives est, semble-t-il, déjà oublié. Emmanuelle Wargon, ancienne ministre du Logement, prend officiellement la tête de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), l’autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement du marché de l’énergie. Le décret de nomination a été publié au Journal officiel, ce mercredi 17 août. Il est signé par Emmanuel Macron.
Cette nomination reste controversée. Début août, une majorité de parlementaires s’y était opposée, sans parvenir à l’empêcher. À l’issue du « grand oral » de l’ancienne ministre devant la représentation nationale, 48 élus avaient voté contre, 43 pour. Mais, selon la Constitution, les parlementaires doivent toutefois réunir « au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés » pour s’opposer à une nomination proposée par le président. Pas de véto donc, mais un sévère camouflet pour la Macronie et l’ancienne ministre, qui a notamment porté la réforme du calcul des APL.
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« J’ai tourné une page, je me suis engagé politiquement, cet engagement prend fin avec cette nomination », avait-elle expliqué aux parlementaires début août, en jurant de diriger la CRE « en toute liberté ». On a toutefois connu mieux comme garantie d’indépendance. Elle succédera à Jean-François Carenco, qui a fait le chemin inverse, en devenant ministre délégué chargé des Outre-mer. Ce qui soulève certains doutes quant à l’indépendance réelle de la stratégique Commission de régulation de l’énergie, qui propose par exemple les tarifs règlementés du gaz et de l’électricité en France.
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À relire, le portrait E&R du couple Wargon :
Emmanuelle Wargon est la fille de Francine Wolff (énarque et administratrice de la ville de Paris) et de Lionel Stoléru-Blum (secrétaire d’État chargé des travailleurs manuels et immigrés sous Giscard d’Estaing et secrétaire d’État chargé du Plan sous Mitterrand, « inventeur » du RMI, issu d’une famille juive roumaine). Diplômée d’HEC et de Sciences Po, stagiaire chez la banque Lazard de New York, elle a également fréquenté l’ENA, où elle a compté parmi ses camarades de promotion un certain Édouard Philippe. Après un passage par la Cour des comptes, elle est d’abord devenue conseillère technique dans le cabinet de Bernard Kouchner, à l’époque ministre de la Santé de Jacques Chirac, avant de rejoindre Martin Hirsch au Haut-commissariat aux Solidarités sous Nicolas Sarkozy. De 2015 à 2018, elle quitte la fonction publique pour devenir lobbyiste pour le groupe Danone (multinationale spécialisée dans l’agroalimentaire, fondée par Isaac Carasso, ancien employeur de l’actuelle ambassadrice de la France auprès de l’OCDE et ancienne ministre du Travail – embourbée dans des affaires de délits d’initiés – Muriel Pénicaud...). En octobre 2018, Édouard Philippe fait appel à elle pour occuper le poste de secrétaire d’État à l’Écologie (auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy), ce qui ne manquera pas de déclencher quelques controverses (l’écologie est-elle compatible avec la défense de l’huile de palme et des OGM ?). Actuelle ministre déléguée au Logement du gouvernement Macron, Emmanuelle Wargon est membre du club Le Siècle.
de son côté, Mathias Wargon est présenté comme « moins nuancé » que sa femme, ce qui est peu dire. Fils de marchands de journaux du Sentier, obsédé par la Shoah (c’est Paris Match qui le dit), ce chef des urgences officiant dans le 9-3 (à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis) s’est fait connaître médiatiquement en vouant aux gémonies le professeur Raoult et le professeur Perronne comme peu d’intervenants publics avant lui...