Un homme ayant commis une infraction au code de la route est suivi et contrôlé par la police. Hasard funeste, le contrôle a lieu à proximité d’une cérémonie de deuil. Le contrôle est mal pris par les participants. Les policiers commettent-ils des bavures ? Des témoignages l’affirment, mais on ne saurait être définitif sans enquête plus approfondie. Quoiqu’il en soit et quels que soit les torts des uns et des autres, les évènements dégénèrent. Le lendemain au soir, les agents de la force publique, venus pour maintenir l’ordre, se retrouvent pris dans un véritable guet-apens. Accueillis par des tirs de chevrotine et de mortiers, on dénombrera seize blessés. En sus, des établissements publics ont été détruits, dont une école maternelle. Cette violence, qui ne surprend plus personne et qui à l’avenir est appelée à se multiplier, a des causes. À nous de les restituer.
Un non-dit hallucinant : le rôle et la place de l’économie parallèle
Excepté quelques gauchistes incultes, naïfs et dont la vie quotidienne est localisée dans les centres villes paisibles et des médias aux ordres, nul ne se leurre sur la cause de cette émeute.
Au dire du maire d’Amiens, depuis qu’un plan de rénovation urbaine de la ville visant les quartiers dits sensibles a été lancé, les troubles se sont accentués en nombre et en gravité. Selon BFM, ce plan de rénovation urbaine dérangerait « certaines personnes ». Ceux que BFM n’a pas le courage de nommer sont les dealers. Comme toujours dans les médias dominants, la question de l’économie parallèle n’est pas creusée.
Il s’est passé lundi dernier à Amiens la même chose qu’à Grenoble en 2010, qu’à Villiers-le-Bel en 2007 et que dans presque toute la France en 2005. Expliquons-nous.
Les tenants de l’économie parallèle, les dealers, ont besoin pour prospérer d’évacuer de leur zone d’influence toute présence publique, pour ne pas dire toute présence extérieure au vase clos de leur environnement urbain. Pompiers, policiers et médecins sont donc lapidés lors de toute intrusion.
À la base de toutes les émeutes, qui s’inscrivent dans la logique décrite ci-dessus, on trouve toujours une tragédie humaine, généralement la mort accidentelle d’un enfant ou d’un adolescent. Si tôt le drame survenu, les dealers battent le fer tant qu’il est encore chaud et envoient les plus abrutis des racailles accomplir la basse besogne : destruction de biens publics et privés, agression des forces de l’ordre. Le but de la manœuvre est le suivant : faire reculer toujours plus loin la frontière de la zone où s’exerce l’autorité publique. La pérennité de l’économie parallèle est à ce prix. L’ordre, entendons l’ordre des criminels, doit régner. Exactement comme en Italie du sud.
Nous affirmons que la spontanéité de ces émeutes est nulle. Les émeutiers agissent sur ordre et certainement pas dans une logique de révolte sociale ou politique. Preuve en est que les destructions de biens ne concernent pas le pouvoir, ni les classes oligarchiques. Les victimes des dépravations sont les populations de ces quartiers. Les bourreaux prétendent lutter contre la classe politique et la police en maltraitant leurs voisins. Plutôt curieux.
Les voix qui se solidariseront avec les émeutiers ne se joindront donc pas avec des êtres épris de justice, mais avec des pantins du crime.
La barbarie des racailles d’en bas : fille légitime du totalitarisme de marché
Les « émeutiers », en réalité les mercenaires des dealers, sont ce que le bon sens du peuple français ose appeler des racailles, quand il n’a pas peur de se faire reprendre par le politiquement correct ambiant. Dans notre premier ouvrage, nous avons eu l’occasion de caractériser la condition de la racaille.
Une racaille est selon nous est un être structuré par la sous-culture mercantile anglo-saxonne, soit par l’inversion des valeurs sous-jacente à la culture hédoniste de masse. En conséquence, et en bon libéral-libertaire, les valeurs classiques lui sont étrangères et sont à ses yeux objet de mépris. La racaille a échappé aux valeurs de son socle familial et aux valeurs (de ce qui reste) de l’Éducation nationale. Ce qui structure en premier lieu la racaille est donc le marché, en particulier son premier vecteur de communication : la télévision. À l’instar du français moyen, elle la regarde en moyenne près de quatre heures par jour et ne fréquente généralement que des gens partageant sa condition. Son comportement, sa manière de vivre, ses actes, sont directement inspirés de ce que le marché propose et non d’une quelconque pseudo-spontanéité populaire.
Rap haineux et stupide, navets hollywoodiens, vulgarité radiophonique (Cauet, Arthur etc.), permissivité des jeux vidéo et de la publicité, imbécillité continue des programmes télévisuels sont pour la racaille des stimulants permanents à la transgression. On nous rétorquera que ceci est la condition de tout con(sommateur). Il est vrai. Mais très souvent issue de quartiers où le taux de population issue de l’immigration est très élevé (chez qui les racailles sont une minorité, dissipons toute ambiguïté et tout amalgame), où le chômage atteint des seuils inhumains, où l’économie parallèle règne en maître, où l’autorité publique s’est laissée chasser, la racaille, déracinée au sens barressien et weilien, est prise dans une mécanique sociale qui fait d’elle ce qu’elle est : un être incivique, avide de matière, vulgaire et agressif, ne disposant d’aucune barrière morale et ne comprenant que la loi du plus fort.
En résumé, la racaille est l’individu dans sa finalité anthropologique, tel qu’il est souhaité par le totalitarisme de marché, ce qui est logique, puisqu’elle a été dressée par lui. Aussi la racaille est-elle un être déstructuré, privé de tout référent moral, politique, intellectuel et religieux. En conséquence, elle est esclave d’une réalité sur laquelle elle n’a aucune prise.
Enfant de la sous-culture mercantile anglo-saxonne, la racaille est bien l’enfant du totalitarisme de marché.
Le jeu étrange des racailles d’en haut, où de l’union de toutes les racailles au service du Système
Une idée reçue propagée par les médias tend à devenir vérité pour de nombreux français : il y aurait en France des zones de non-droit. Faux : il y a en France des zones où l’on veut que le droit soit absent. La nuance est de taille.
Les noms, les méthodes et l’adresse d’une grande partie des dealers sont connus des forces de l’ordre. Nous affirmons que si l’économie parallèle prospère en France, c’est pour la simple et bonne raison que l’ordre de démantèlement général n’est pas donné par le pouvoir politique. Bien sûr, de temps à autre, nous assistons à des interventions de police télévisées chargées de nous donner le change. Reste que l’évidence est là : on ne s’attaque pas de front à l’économie parallèle. Attitude curieuse de nos politiques qui pourtant de tous bords prétendent vouloir lutter contre la délinquance. Si ces paroles étaient sincères, les pouvoirs publics se seraient attaqués depuis longtemps à ce principal essaim de délinquance. Or nous constatons que celui-ci reste intact. On peut nous opposer que nos politiques craignent l’explosion qui en découlerait. Soit. Mais une courte explosion salvatrice vaut mieux qu’un pourrissement sans fin.
Philippe le Bel a réglé le problème des Templiers, puissance religieuse, financière et militaire, État dans l’État, racaille satanique ayant des relais jusque dans les États pontificaux, en vingt-quatre heures, le 13 octobre 1307, par un vaste coup de filet sur l’ensemble du royaume. Ce que la politique a voulu a été réalisé.
Que le lecteur songe bien que ce qui a été fait à l’époque avec des moyens logistiques infiniment moindres que ceux d’aujourd’hui contre un adversaire nettement plus puissant que les dealers de cité, peut être réédité sans l’ombre d’un problème. Ce coup de filet salvateur cependant, nous le savons, n’aura pas lieu.
Il n’aura pas lieu pour deux raisons. Un, parce que le Système a besoin des racailles. Depuis la Seconde guerre mondiale, le peuple ne tolère plus la violence étatique. La répression du peuple devant être faite par un autre moyen, on l’a donc privatisée et déléguée aux racailles. De nos jours, le peuple ne baisse pas les yeux devant une milice, la police ou l’armée, mais bien devant les racailles. Nombreuses sont les manifestations dénonçant les violences policières. Nous ne discutons pas de leur bien-fondé lorsque ces violences sont réelles, mais déplorons qu’il n’en existe pas pour dénoncer la violence des racailles, autrement plus massives et plus douloureuses pour le peuple. C’est par les racailles que le peuple est physiquement persécuté et non par une quelconque instance étatique.
Les racailles d’en haut du Système ont besoin de cette humiliation du peuple de France pour mieux le soumettre. Il n’est pas permis de douter que les racailles d’en bas, évidemment dépassées par tout cela, sont un instrument d’oppression aux mains des racailles d’en haut.
Deux, lorsque les dominants sentent que leurs privilèges sont menacés, un remède s’impose pour éviter la révolution : lancer les dominés les uns contre les autres. Horizontaliser la lutte pour qu’elle ne se verticalise pas. Méthode ancestrale.
Il est temps que le peuple français comprenne que si les maux qui ravagent la société perdurent, c’est uniquement parce que la classe politique s’abstient de les traiter et non par ignorance des remèdes.
Plaider l’incompétence, c’est disculper les collabos.