Virgile, revenant d’outre-tombe, en frémit en le racontant : en Italie, pays qui a beaucoup changé depuis sa mort il y a 2 000 ans, on tente de renouer avec Dieu, la famille et la patrie ! Heureusement que les Ritals ne sont pas des grands travailleurs, car à peu de chose près c’est Pétain qui revenait.
Qu’on comprenne la gravité de la situation : un parti fasciste (les médias accolent toujours un préfixe, probablement pour éviter d’être plus caricaturaux qu’ils ne le sont déjà : proto-fasciste, post-fasciste, etc.) prend la tête de la coalition avec plus de 25 %.
Fasciste parce qu’issu du MSI (Mouvement social italien, nom qui fleure bon le fascisme, c’est pas faux), parti lui-même fondé en 1946 après la chute de la République sociale italienne et l’interdiction du Parti national fasciste par le gouvernement provisoire et les Alliés. Cela remonte à près de 70 ans, mais, par la magie du mantra vétérotestamentaire « ni oubli ni pardon », Fratelli d’Italia (FDI) est un parti fasciste. Ou post-fasciste, allez.
Pourtant Giorgia Meloni est plutôt atlantiste, pro-OTAN, pro-UE, pro-Euro et pro-Ukraine. Ce qui n’est pas le cas de Matteo Salvini qui a malheureusement bien baissé dans le cœur des Italiens depuis sa déconfiture politique après une grosse année de pouvoir partagé avec le Mouvement 5 étoiles. Gauche du travail, droite des valeurs, certes, mais encore un petit effort !
Giorgia Meloni est surtout opposée aux politiques LGBT, aux politiques migratoires, est favorable à la religion et patriote. De quoi la disqualifier irrémédiablement, mais que l’on se rassure, notre Présidente auto-élue Ursula von der Leyen (qui n’est pas du tout fasciste, elle, mais alors pas du tout) a des « outils » pour gérer la situation :
Von Der Leyen depuis le QG de Washington menace de couper les vivres aux Italiens
« Nous verrons le résultat du vote en Italie. Si les choses vont dans une direction difficile, nous avons des outils, comme pour la Pologne et la Hongrie »
L’EU est occupée !pic.twitter.com/Gnhn4wDyC4— Carėne Tardy (@Carene1984) September 23, 2022
Les chiffres (à 2h30 du matin sur la quasi-totalité des électeurs)
Le taux de participation de 63,9 % est le plus bas jamais enregistré : -9 % par rapport à 2018. À 2h15 du matin ce lundi, alors qu’il ne reste plus qu’une poignée de municipalités à comptabiliser, le taux de participation confirme la forte baisse. Seuls 63,9 % des Italiens éligibles sont allés voter pour élire le nouveau Parlement. Lors des élections générales de 2018, à la même époque, le pourcentage avait été de 73,04 %. « Nous avons une participation quasi définitive, car il reste une centaine de communes. Milan touche à sa fin, il ne reste plus que quelques bureaux de vote. Et je dois dire que le pourcentage que nous obtenons est inférieur d’environ 9 % à celui des élections générales précédentes », a déclaré le ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese.
Toujours à cette même heure de la nuit, les projections Opinio Rai pour la Chambre était de 25,3 % pour Fratelli d’Italia (FDI), 19,5 % pour le Partito democratico (PD), et 16 % pour le Movimento 5 stelle (M5s). Viennent ensuite la Lega de Matteo Salvini à 8,5 %, Forza italia (Berlusconi) à 7,9 %, Azione-Italia viva à 7,5 %, Alleanza verdi e Sinistra (Alliance Verts et Gauche) à 3,6 %, +EUROPA à 3,0 %. Italexit à 2,0 % (souligné par nous – NDLR), Noi moderati à 1,0 %, Impegno civico-Centro democratico à 0,7 %. Autres listes à 5,0 %.
Les résultats sont accessibles sur le site mis en place par le ministère de l’Intérieur italien. Mais, à l’heure actuelle, en pleine surcharge, le site dédié répond cela :
Ah ! l’Italie, les Italiens. Le fascisme est à notre porte, mais entre les « outils » de von der Leyen, et l’efficacité légendaire italienne, il est bien probable que cette belle envolée lyrique de miss Giorgia reste un vœu pieux :
Oui à la famille naturelle, non au lobby LGBT !
Oui à l’identité sexuelle, non à l’idéologie du genre !
Oui à la culture de la vie, non à l’abîme de la mort !
Oui aux valeurs universelles de la Croix, non à la violence islamiste !
Oui aux frontières sûres, non à l’immigration de masse !
Oui au travail de nos citoyens, non à la grande finance internationale !
Oui à la souveraineté du peuple, non à la bureaucratie de Bruxelles !
Oui à notre civilisation, non à ceux qui veulent la détruire !
Après l’échec de l’expérience 2018-2019 du mariage d’une droite patriote des valeurs et d’un mouvement social de gauche, dans une situation internationale autrement plus chaude, une conjoncture économique encore plus fragile, un euroscepticisme grandissant, ces élections italiennes et leurs conséquences sur l’Europe et l’euro pourraient surprendre. À suivre. De près.