Les Frères musulmans ont revendiqué lundi la victoire de leur candidat Mohamed Morsi à l’élection présidentielle en Egypte. Mohamed Morsi arriverait en tête à l’élection présidentielle en Egypte, alors que son rival Ahmad Chafiq conteste la victoire revendiquée par les Frères musulmans.
« Le docteur Mohamed Morsi est le premier président de la république élu par le peuple », a affirmé sur son compte Twitter le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans, présidé par M. Morsi.
Son directeur de campagne, Ahmad Abdelati, a pour sa part affirmé lors de la même conférence de presse que Mohammad Morsi avait obtenu 52,5% des voix contre 47,5% pour son rival Ahmad Chafiq, après dépouillement des bulletins dans près de 98% des bureaux de vote et en tenant compte du vote des Egyptiens à l’étranger dont les résultats ont été compilés ces derniers jours.
Cette annonce a aussitôt rejetée par le camp d’Ahmad Chafiq, un général à la retraite considérée comme le candidat de l’armée qui tient les rênes du pays depuis la chute de Moubarak et s’est arrogée dimanche des vastes prérogatives réduisant largement les pouvoirs du futur président.
« Nous sommes étonnés par ce comportement bizarre qui revient à détourner le résultat de l’élection », a déclaré à la presse un responsable de la campagne de M. Chafiq, Mahmoud Barakeh. Un autre responsable de la campagne Mahmoud Farrag, a affirmé que M. Chafiq avaient recueilli 51,6% des voix selon des résultats partiels en provenance des bureaux de vote.
« Ils savent que le résultat qu’ils annoncent n’est pas le bon mais ils font ça pour pouvoir crier à la fraude par la suite », a ajouté un autre responsable parlant sous couvert d’anonymat.
Les militaires restent au pouvoir
Quel que soit le vainqueur du scrutin l’essentiel du pouvoir restera ainsi aux mains des militaires jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée du peuple à la place de la chambre dissoute samedi. Les nouvelles dispositions, vivement contestées par les Frères musulmans et les partis de la mouvance révolutionnaire qui les ont assimilées à « un coup d’Etat », sont contenues dans une Déclaration constitutionnelle complémentaire publiée par le Conseil suprême des forces armées (CSFA).
Le nouveau texte stipule que le CSFA exercera le pouvoir législatif « jusqu’à l’élection d’une nouvelle Assemblée du peuple ». Ce scrutin ne pourra toutefois pas avoir lieu avant la rédaction d’une nouvelle Constitution par une commission ad hoc et son adoption « par voie de référendum », précise le texte.
Les mesures annoncées par les militaires et la dissolution de la Chambre ont éclipsé le scrutin présidentiel qui s’est déroulé samedi et dimanche sans accroc majeur.