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Efa Choly rongée par les Verts

Les réussites électorales des écologistes, depuis les européennes de 2009, ont gonflé le nombre de leurs élus et ont été la cause d’un important clivage au sein d’Europe Écologie-Les Verts : il y a maintenant un parti de professionnels, issu des urnes, et un autre, de militants, enraciné dans les luttes locales et dans le radicalisme idéologique.

L’opposition entre Cécile Duflot, qui appartient au premier, et Eva Joly, qui est membre du second, illustre parfaitement cette dichotomie qui a atteint un point tel que la candidature à l’élection présidentielle de l’ex-« pétroleuse de la République » a été remise en question.

Christiane Deviers-Joncour, qui dut la subir comme juge d’instruction, a gardé d’Eva Joly ce souvenir : « Elle ne quittait pas son éternel tailleur rouge. Rouge comme la haine, comme la guerre, comme la mise à mort. » Celle qui dut sa notoriété, bien involontaire, à ses rapports privilégiés avec Roland Dumas aurait pu ajouter « rouge comme les drapeaux de la gauche extrême ». En effet, ce qui est frappant dans la biographie de l’actuelle candidate écolo à la présidence de la République c’est la persistance, sur près de cinquante ans, de ses idées politiques qui sont d’un rouge plus que vif !

C’est dans une famille très simple que Gro Eva Farseth naît, à Oslo, en 1943. Bien qu’elle soit élevée dans les quartiers ouvriers de la ville, elle fait, grâce à des bourses d’États, de belles études de commerce, de philosophie et de langue. En 1964, elle débarque à Paris afin de parfaire ses connaissances en français. Elle est accueillie comme fille au pair par un couple de la riche bourgeoisie - les Joly – avec le fils desquels elle ne tarde pas à se mettre en ménage, au grand dam de ses hôtes avec lesquels elle se brouille à mort.

Le jeune couple sera, bien entendu, soixante-huitard et adoptera alors toutes les utopies à la mode du temps. Il y a là, dans cet épisode constitutif de la vie familiale d’Éva Joly (elle lui doit sa nationalité française, son nom et ses deux enfants), la première manifestation d’une constante (un fil « rouge »…) qui va se perpétuer durant les décennies qui suivront : Gro Eva est fascinée par les puissants et les riches, elle veut être l’une d’entre eux, et, dans le même temps, elle les hait et elle veut leur causer le plus de tort possible.

Ainsi, après avoir travaillé aux disques Eddie Barclay - et y avoir créé une section CFDT - la fort peu jolie Eva va-t-elle s’essayer au métier de styliste de mode, puis de conseillère juridique, avant d’intégrer tardivement (en 1981, à 39 ans) la magistrature à la faveur d’un recrutement externe. Rapidement, elle fait jouer ses amitiés politiques et, plutôt que de gravir un à un les échelons d’une carrière normale, se fait nommer par Pierre Bérégovoy à un poste habituellement réservé aux énarques, celui de secrétaire-général du Comité industriel de restructuration industrielle.

Dans les années 1990, nommée juge d’instruction à la section financière du parquet de Paris, elle peut enfin donner libre court à sa haine de classe et nombre de puissants – dont Bernard Tapie, Loïk Le Floch Prigent, Roland Dumas, Alfred Sirven, Sophie Deniau, etc., en seront les victimes, en étant mis en examen voire en étant placés en détention préventive…

Mais Eva Joly, dont l’époux rongé par l’alcool et par l’échec de sa vie professionnelle s’est donné la mort en 2001, se lasse de ce jeux et, en 2002, elle profite de sa double nationalité pour débuter une nouvelle carrière dans son pays natal. Elle y dirige un service anti-corruption, tout en multipliant ses liens médiatiques avec d’autres juges, tout aussi à gauche qu’elle, comme les fameux Baltasar Garzon et Juan Guzman.

En 2007, revenue en France, elle quitte la gauche pour fréquenter François Bayrou, ce sera son seul détour dans une vie politique rectiligne. Mais, n’ayant pas obtenu du Modem la certitude d’une place éligible, elle choisit rapidement de revenir à son camps de toujours, cela en ralliant Europe Écologie qui lui permet d’entrer au Parlement européen.

Au sein du mouvement écologiste, elle incarne rapidement l’aile fondamentaliste, sectaire et de gauche extrême, opposée au courant réaliste et plus modéré qui tente de faire d’Europe Écologie-Les Verts un parti du Système comme les autres.

Alors que l’écologie avait tout à gagner d’aller à la bataille présidentielle sous l’étendard consensuel de Nicolas Hulot, qui lui aurait, sans doute, permis un score élevé monnayable à prix d’or par la suite, Eva Joly fait échouer la manœuvre. Deux jours après sa désignation, par pur sectarisme, elle se met à dos une grande majorité des Français en proposant de remplacer le défilé du 14 Juillet par un défilé citoyen.

Pire, pour les réalistes, elle est maintenant un obstacle à l’accord conclu avec le Parti socialiste pour le partage des circonscriptions législatives, le critiquant et étant réticente à déclarer qu’elle votera pour François Hollande au second tour de la présidentielle. Ceci expliquant cela, divers bruits courent les rédactions et les permanences politiques : qu’elle pourrait ne plus être candidate, que l’appareil écolo se concentrant sur les législatives pourrait se désintéresser de sa campagne, etc. Plus concrètement Yannick Jadot, son porte-parole a démissionné de ses fonctions, et Eva Joly peine à former une équipe de campagne à laquelle peu de Verts souhaitent appartenir. Quant à Daniel Cohn-Bendit, il a évoqué publiquement les « mauvais choix politiques » d’Eva Joly, qui « s’est mise dans un cul-de-sac ».

Puisque l’on est toujours puni par où l’on a pêché, il se pourrait bien qu’Eva Joly soit enfin victime de son radicalisme. Si elle entraîne l’EELV dans sa Bérézina électorale prévisible, ce n’est pas nous qui nous en plaindront, tout au contraire !

 






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