Interrogé par Audrey Crespo-Mara sur la possibilité d’être un jour ministre, l’avocat pénaliste Éric Dupond-Moretti avait rigolé :
« Ce serait un bordel, mais alors... »
L’équipe du Journal de RTL revient ce 8 juillet 2020 sur les propos du désormais ministre de la Justice avant et après sa nomination. En 2019, Alba Ventura avait elle aussi posé la question de Crespo-Mara (à 3’31) :
« Ah ah ah ah ah, je déteste le pouvoir, je m’en défie d’ailleurs, j’ai jamais accepté de décorations, on m’en a proposées, non, pas du tout, et puis d’abord il faut rêver cohérent si j’ose dire, jamais personne ne me proposera un ministère de la Justice. Ce serait comme on dit aujourd’hui trop clivant. Pas assez lisse, c’est ça, et j’imagine que les syndicats de magistrats réagiraient immédiatement avec véhémence à cette nomination inattendue. Et puis j’ai rien à faire en politique parce que il faut en avaler des couleuvres pour faire de la politique et ça contraint la politique à être d’accord avec une politique avec laquelle vous n’êtes pas forcément d’accord ou avec des mesures qui sont prises par des collègues, ce qui s’appelle la solidarité et moi de ce point de vue-là je suis un peu trop libre penseur pour m’inscrire dans un moule collectif. »
Dans la même veine, le nouveau ministre de la Culture, la pharmacienne et chroniqueuse télé Roselyne Bachelot, avait déclaré avoir fait une croix sur la vie politique lorsqu’elle avait intégré l’émission de Laurence Ferrari sur C8. Une émission où elle se lâchait goulûment sur son dada : le sexe. Ce qui en a fait une bonne cliente de la télé.
Mais, comme le rappelle le HuffPost, elle avait en 2018 déclaré qu’un seul « poste la ferait renoncer à son engagement » de ne pas revenir en politique : celui de ministre de la Culture. Ses consœurs avaient rigolé jaune. Aujourd’hui, pourtant, la blague est devenue réalité.
Ca date d’octobre 2018 et elle l’avait bien dit (et je m’en souvenais...)
Une bise de félicitation particulière @R_Bachelot (et une pensée pour Bernadette Soubirous donc ) dont je n’ai pas oublié qu’elle fut des rares qui défendirent une ministre en jean !@najatvb @sderoyer pic.twitter.com/EPbf6ZUaq6
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) July 7, 2020
Il manque juste une loi pour interdire les retours des casserolés ou des condamnés en politique, cette forme perverse du cumul des mandats. En général, l’homme politique français qui a fait des conneries (ou des saloperies) sort du jeu, change de métier pendant le temps qu’il faut pour que l’amnésie des électeurs agisse, et revient innocent comme l’agneau qui vient de naître. C’est pas demain la veille que les députés la voteront.