Les têtes de liste UMP pour les prochaines élections régionales devraient être dévoilées samedi 28 novembre. Pour séduire au-delà de son camp, le parti présidentiel invite sur ses listes des membres de la société civile, de préférence médiatiques.
Dans le Pas-de-Calais, "Gervais Martel a été approché", glissait Le Figaro dans son édition du 25 novembre. Le président du Racing Club de Lens confirme la tentative, mais sa priorité "c’est de battre Marseille samedi prochain". Le Nordiste a finalement opposé une fin de non-recevoir à l’UMP.
Pour autant, les noms de personnalités prêtes à rejoindre les listes de l’UMP ne manquent pas. Le chanteur Gilbert Montagné, secrétaire national chargé du handicap au sein du parti, s’est vu offrir une place éligible sur la liste menée par Brice Hortefeux dans la région Auvergne. Intéressé, il donnera prochainement sa réponse. L’ancien judoka et nouveau député David Douillet sera numéro 2 derrière Valérie Pécresse dans les Yvelines.
"Le président nous engage au renouvellement", explique-t-on dans l’entourage de la ministre de la recherche et candidate francilienne. La majorité présidentielle poursuit donc son casting, quitte à fâcher les élus locaux, "qui font le travail", explique l’un d’eux sous le couvert de l’anonymat. Patrick Toulmet, président de la chambre des métiers de Seine-Saint-Denis et conseiller municipal à Sarcelles (Val-d’Oise), tient la corde dans le 93 face à Eric Raoult, député-maire du Raincy. A Paris, le nom de Charles Beigbeder, golden boy et fondateur de Poweo, membre du Parti radical, circule. Il pourrait se trouver une place sur la liste de la majorité présidentielle. Nicolas Sarkozy l’a déjà nommé chevalier de la Légion d’honneur.
STRATÉGIE DU CASTING
Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Bretagne et ex-secrétaire générale du ministère de l’intérieur (lorsqu’il était dirigé par Nicolas Sarkozy), a reçu la préférence présidentielle et conduira la liste UMP en Bretagne. Elle brûle ainsi la politesse au député villepiniste Jacques Leguen, qui avait pourtant remporté la primaire.
A gauche, on reste impassible à cette stratégie du casting. "Nous avons pu mesurer les résultats de cette tactique dans le 12e arrondissement de Paris", ironise Anne Hidalgo, tête de liste socialiste dans la capitale. Lors des dernières élections législatives, l’avocat Arno Klarsfeld, proche de la présidence, avait été parachuté dans cet arrondissement de l’est de la capitale et battu. Un an plus tard, les médiatiques Jean-Marie Cavada, ancien président de Radio-France, et Christine Lagarde, ministre de l’économie, étaient choisis pour reprendre l’arrondissement à la maire socialiste sortante, Michèle Blumenthal, en vain.