Plus que jamais s’impose un audit des finances publiques. Où est passé l’argent ? Qu’ont-ils fait de notre agent ? L’Etat ne rend jamais compte de sa gestion des deniers publics, si ce n’est devant lui-même, en la personne des énarques qui commencent leur carrière à la Cour des Comptes ou des fonctionnaires détachés qui épluchent les comptes publics de la France dans leurs bureaux de la Commission européenne. La France est censée, en tant qu’Etat-membre de l’Union monétaire européenne, respecter des critères stricts de limitation de ses dépenses publiques, de manière à suivre les directives de Bruxelles, tant dans l’orientation de ses dépenses que dans la réduction des déficits publics. Cet impératif à la base de la mutualisation de la dette entre les membres de la zone euro a été réaffirmé à plusieurs reprises lors de traités européens, notamment celui de Lisbonne, qui interdisent aux banques centrales de financer les dépenses de l’Etat par l’émission de monnaie. C’était oublier qu’il suffisait de racheter des actifs de dette des banques commerciales, notamment les obligations publiques, sous prétexte de préservation du prix des actifs de marché, pur faire financer les dépenses publiques par la BCE dont le bilan n’a a cesse d’augmenter depuis que la politique monétaire accommodante a été initiée en novembre 2011. Donc l’Etat regorge de fric tiré du marché avec la garantie BCE, à ne plus savoir quoi faire de ses budgets qui partent n’importe où, au gré des politiques de rachat d’actifs négociés entre les banques commerciales et la BCE/FED/BOJ/BOE.Ce mode de financement des dépenses publiques est totalement inédit depuis la fin de l’URSS qui connaissait un système similaire, quoi que plus en adéquation avec les besoins de la population. Certes l’économie était inefficace, mais au moins l’argent de la Gosbank finissait dans la poche des Russes, alors que dans l’Union monétaire européenne il va dans les poches des oligarques qui font la pluie et le beau temps dans l’économie réelle. C’est ce qui explique des paradoxes ubuesques comme la disparition des lits d’hôpitaux, ou même du personnel de santé, alors que des dizaines de milliards vont dans l’acquisition de thérapies géniques par injection. Apparemment le but n’est pas tellement de guérir, que de faire disparaître les patients en grand nombre et le plus vite possible, ce qui expliquerait la fonte rapide des soignants devenus superflus du fait de l’efficacité radicale des nouveaux traitements expérimentaux.
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