Le ministère de la Défense et Disneyland Paris viennent de signer un accord facilitant la reconversion des militaires et permettant au parc d’avoir des employés modèles.
Passer du képi aux oreilles de Mickey : c’est le pari d’une convention que viennent de signer Disneyland Paris et le ministère de la Défense. Le but : faciliter l’accès des militaires aux métiers du parc d’attractions. « C’est un accord que nous avons trouvé avec Défense Mobilité, l’organisme chargé de la reconversion des soldats qui partent à la retraite mais aussi ceux qui veulent changer de métier », résume Jean-Noël Thiollier, directeur emploi à Disneyland Paris.
Cette convention, qui vaut également pour les conjoints et les enfants des militaires, formalise et développe un processus qui existe déjà. « Depuis quelques années, nous avons constaté que l’armée et nous partagions beaucoup de valeurs communes », estime Jean-Noël Thiollier. Pêle-mêle, il cite notamment « l’esprit d’équipe et la solidarité », « les facilités relationnelles avec le public » et « le fonctionnement par process — c’est-à-dire en séquencé ».
Autre point de convergence : « Le spectre des métiers pratiqués dans l’armée est aussi large que chez nous », assure le directeur. A l’heure actuelle, les quelques militaires déjà embauchés dans le parc travaillent à la sécurité, voire à la maintenance. « Le but est d’élargir cet horizon, poursuit-il. Cela pourra aller des médecins du travail internes au parc au contact avec la clientèle… Et pourquoi pas jusque vers l’artistique. On sait qu’il y a des palefreniers et des musiciens dans l’armée, ça nous intéresse ! »
Pour autant, cette convention ne prévoit aucun quota à respecter dans l’embauche de militaires, sur les 15 000 salariés que compte le site. « Il s’agit juste de considérer l’armée comme un vivier supplémentaire, au même titre que Pôle emploi, par exemple », précise-t-on à Disneyland Paris. Du côté de Défense Mobilité, on constate ce même intérêt partagé. « Chez nous, la durée moyenne d’une carrière est de onze ans, chiffre le général Jean-Paul Martial, responsable de cet organisme créé en 2009. Or, le dispositif de retraite ne se met en place qu’au bout de quinze ans de service… La reconversion est donc un enjeu important. »
Des acquis utiles au parc d’attractions
Car si, chaque année, environ 20 000 jeunes s’engagent dans l’armée, entre 20 000 et 22 000 la quittent. « Pour être attractif au moment du recrutement, il faut donc qu’on le soit aussi au départ, insiste le général Martial. D’où cette convention que nous avons passée avec Disney et que nous avions déjà avec une quarantaine de grandes entreprises comme la SNCF, Air France, etc. »
Pour l’officier, Disney présente l’intérêt d’avoir « une bonne image », d’être « une source importante d’emplois et d’ouvrir à beaucoup de métiers différents ». « Dans le cas de Disney, la manipulation d’un fusil ne leur servira à rien, s’amuse Jean-Paul Martial. Mais la majorité de notre personnel a déjà des acquis transposables à cette entreprise. »