Un jeu de mot facile, pour un racket qui l’est encore plus.
Une sécurité maximale pour contenir la horde de furieux (probablement issus de la mouvance de droite, d’extrême droite voire peut-être même terroriste.. ) Alors oui, Dieudonné a tout donné, 100 000 chf pour contenir cette foule de dégénérés, dangereux penseurs, armés jusqu’aux dents.
Heureusement, le conseil municipal de Lausanne était là pour nous protéger, ou plutôt, pour payer de jolies vacances au comité de direction de la SGA, la société mandatée pour sécuriser le lieu à hauts risques de tout dérapage et d’ananas !
Il expliquera, à la fin du spectacle, que ces divers frais, tombés du ciel, lui coûtent la totalité des bénéfices de ses représentations, mais qu’il ne renoncera pas, qu’il a promis d’être là et qu’il y est. Oui, Dieudonné joue gratuitement pour enrichir l’État et une société privée afin de nous divertir.
Comme à chaque représentation, le public était calme, jovial, bon-enfant. Des cheveux gris se mêlaient avec des casquettes, des complets vestons avec des vestes de baseball.
Seuls les flics « en habits civils, mais suintants la haine » faisaient un peu tâche, essayant tant bien que mal de passer inaperçus. Il serait quand même temps de leur dire que le cheveux ras, la veste en cuir bon marché et le jeans coupé 80’s, c’est franchement pas discret.
Pour le reste, les seuls agitateurs à l’ordre publique étaient les pathétiques représentants de solidaritéS, venus propager leurs analyses avec leurs tracts ridicules distribués à un public gloussant après chaque ligne. Comment passer pour des débiles en moins d’une minute et perdre toute crédibilitéS.
Je reste quand même un peu déçu de n’avoir pu rencontrer le stand de la Cicad, qui s’était largement illustré par sa médiocrité lors du spectacle Asu Zoa à Nyon, avec ses panneaux faits au feutre et à la photocopieuse.
La neige et le froid ont du être plus forts que les convictions… N’est pas militant qui veut.
Pour le reste, une standing ovation de dix minutes à son entrée sur scène, une salle remplie au maximum avec des gens venus admirer et encourager le comédien et des applaudissements aussi chaleureux et enthousiastes en remerciement de son combat, celui de la libre pensée et même au-delà.
Aujourd’hui, de pseudos journalistes se congratulent d’avoir trouvé comment descendre le spectacle alors même que Dieudo n’a pas dérapé. C’est quand même pas de chance, venir à Lausanne en espérant le scoop et devoir écrire des lignes sur une sorte d’obsession « du sexe anal » … Un journaliste probablement canettophile qui s’est senti vexé. Mon Dieu, espérons qu’il n’aillent jamais regarder un spectacle de Jean-Marie Bigard.
Pour le spectacle, j’ai senti M. M’bala M’Bala fatigué, il serait étonnant qu’il ne le soit pas. Cet épuisement est d’ailleurs un signe de sa bonne santé, avec un tel acharnement à le détruire et un rythme de scène pareil, j’en connais pas mal d’autres qui auraient déjà plongé dans des kilos de coke… Surtout sur TF1 !
La Bête Immonde n’est pas, à proprement parler, un nouveau spectacle, c’est plutôt une mise en scène de plein de sujets abordés par le passé ou dans ses vidéos.
Une sorte de remix scénique adroitement joué et admirablement écrit qui pince juste ou cela fait mal, qui fait grincer des dents et s’étouffer ses détracteurs. Le mariage pour tous en prend un coup, la femme à barbe aussi (hum, voilà pourquoi Le Temps parle autant d’« obsession anale »).
On navigue dans plusieurs époques, liées au passé et au futur décadent de notre société, une vision alarmiste pour certains, et totalement logique pour les autres (ah, oui, ceux qui distribuaient les tracts). On y retrouve un Dieudonné magistral dans son hommage à Nougaro, une plume fine et tintée de grossièreté savamment distribuée. Le conseil municipal et la Suisse en a pris pour son grade, et c’est bien fait.
Comment ne pas crier au génie lorsqu’il dénonce le fait que Disney célèbre le plus grand massacre de population autour d’une bière en dansant avec une souris dans la plus totale indécence ?
Une fois de plus, assister à une représentation de l’HUMORISTE est une expérience enrichissante, car elle permet de comprendre l’acharnement politique et médiatique qui l’entoure. S’attaquer frontalement au politiquement correct n’est pas sans risque.
Cela permet surtout de regarder qui compose son public… Moi, vous, elle, lui, ma voisine… Des gens venus en fans ou simplement se rendre compte par eux-mêmes. Tout le monde a ri, pas toujours, car l’humour n’a pas vocation d’être drôle en permanence.
Dieudonné reste le dernier Charlie, même si aujourd’hui ceux qui le combattent ont sali ce prénom à jamais et détruit le symbole qu’il portait.
Debout, fier, jusqu’au-boutiste, Dieudonné M’Bala M’Bala est courageux, il ne baisse pas les bras, ni son froc. Il continue à naviguer entre humour et dénonciation et rien que pour cela, on peut le détester, ne pas être d’accord, mais il mérite le respect de tous.
(Merci, pas cette fameuse citation que Voltaire n’a jamais écrite.)
Merci !