Deux pompiers genevois font l’objet d’une enquête pour s’être mis en scène en train d’effectuer le geste de ralliement des fans de l’humoriste Dieudonné.
Quand on est soldat du feu, on a l’habitude d’avoir chaud. Sauf que, cette fois, c’est une fournaise inhabituelle, médiatico-politique, que deux pompiers genevois vont affronter. Leur tort ? Avoir effectué une « quenelle » en uniforme, et avoir publié une photo de ce geste sur le site de Dieudonné. Depuis plusieurs semaines, ce signe de ralliement est au centre d’une vive polémique en France, certains le qualifiant de « salut nazi inversé ».
Une « chasse aux nazillons »
Repérés par le site pro-israélien JSS News, les pompiers ont été dénoncés cette semaine à John Schmalz, président de la Fédération des corps de sapeurs-pompiers du canton de Genève, dans le cadre d’une « chasse aux nazillons » (sic). Contacté par Le Matin, le capitaine ne cache pas avoir découvert le phénomène de « la quenelle » à cette occasion. Sans s’exprimer sur la signification du geste, il estime que, de toute évidence, les pompiers ont manqué de respect à leur corporation. Les deux sapeurs, d’ailleurs, sont en cours d’identification. En cours, aussi, « l’évaluation des mesures à prendre » les concernant.
Hier, il ne nous a pas été possible de connaître la réaction de Dieudonné au sujet des foudres qui s’abattent sur ses deux « fans ». « Il ne s’exprime plus que via des vidéos YouTube », explique un employé de son théâtre parisien. Reste que, dans une intervention mise en ligne durant l’après-midi, l’agitateur a insisté sur le caractère « apolitique » et « non-violent » du phénomène.
À noter que le site de Dieudonné comporte aussi des images de militaires suisses en uniforme exécutant la quenelle ambiguë.
La « quenelle », c’est quoi ?
Spécialité culinaire française, la quenelle est aussi le nom d’un geste qui devenu un phénomène viral lancé par l’humoriste Dieudonné et par le polémiste Alain Soral.
Un bras tendu le long du corps, l’autre main ramenés près de l’épaule, ses adeptes l’utilisent pour railler différents symboles du pouvoir. Ces « glissages de quenelles » évoquent un geste obscène, et l’idée de « la mettre le plus profond possible » au système.
Anarchiste et irrévérencieux, selon ses partisans, le geste est jugé antisémite par ses détracteurs en raison de l’« antisionisme radical » de Dieudonné. En France, la polémique sur ce geste a explosé quand deux chasseurs alpins l’ont effectué devant une synagogue à Paris.