En Allemagne, l’exportation de matériels militaires est un sujet sensible, surtout quand le client potentiel est un pays où les droits de l’homme ne sont pas respectés. Ainsi, quand l’Arabie Saoudite avait fait part de son intention d’acquérir des chars Leopard 2A7+, une vive polémique avait éclaté à Berlin, la ligne défendue jusqu’alors étant de refuser de livrer des armes à un Etat susceptible de remettre en cause la sécurité d’Israël.
Finalement, cette livraison ne s’est pas faite et Riyad avait l’intention de se tourner vers les Etats-Unis pour s’équiper en chars lourds. Toutefois, d’après l’hebdomadaire Bild am Sonntag, le royaume saoudien serait intéressé, dans un premier temps, par l’achat de 5 sous-marins de Type 209 de facture allemande, pour environ 2,5 milliards de dollars. il serait question ensuite de porter cette commande à 25 exemplaires pour 12 milliards. Ce qui fait tout de même beaucoup pour les besoins de la Royal Saudi Navy, qui compte actuellement 19 frégates et corvettes.
Quoi qu’il en soit, toujours selon Bild am Sonntag, la chancellerie, à Berlin, aurait indiqué dans une lettre, cet été, que la demande saoudienne serait examinée "avec intérêt dès qu’un nouveau gouvernement (ndlr, issu des élections législatives du 22 septembre) serait en place". Ce qui n’est pas encore le cas, des négociations entre les différents partis étant encore en cours.
Alors qu’il serait si simple de démentir une information fausse (et cela d’autant plus si elle est de nature à créer une vive polémique), le gouvernement allemand n’a pas souhaité faire de commentaires. Tout comme les autorités saoudiennes, qui, comme à leur habitude, ne communiquent pas sur leurs projets en matière d’équipements militaires.
Seul Thyssenkrupp, le constructeur des submersibles Type 209, a opposé un démenti aux informations de l’hebdomadaire. "Il n’y a absolument aucun projet de vente de sous-marins à l’Arabie Saoudite et par conséquent, il n’y a aucune discussion. L’article est sans fondement", a réagi un porte-parole du groupe selon Reuters.
Reste que cette affaire d’intention présumée d’achat de sous-marins allemands par l’Arabie Saoudite vient dans un contexte marqué par les négociations entre la CDU d’Angela Merkel et le SPD pour former un nouveau gouvernement. Or, la question des exportations d’armes divise ces deux formations politiques.
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