L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été alertée de la présence de soudeurs faussement qualifiés sur le chantier du réacteur expérimental international ITER, situé à Cadarache, dans le sud de la France. L’ASN a confirmé avoir été informée par la direction d’ITER en mars dernier de la détection de falsification de qualifications de soudeurs.
Dans une lettre datée du 4 mai, l’ASN demande à ITER Organization de fournir des précisions sur l’étendue des falsifications et leur éventuel impact sur les activités liées à des équipements importants pour la sûreté. Selon les premiers éléments d’analyse, treize soudeurs intervenant sur le chantier disposaient de certificats falsifiés attestant de qualifications spécifiques requises.
Cependant, l’ASN souligne qu’à ce stade, il n’a pas été identifié d’impact direct tel qu’un défaut de compétence des intervenants ou une activité non conforme. Cette affaire rappelle le cas survenu en 2021 à l’usine de retraitement Orano de la Hague, où trois soudeurs non qualifiés avaient été découverts. Ils ont ensuite été qualifiés par Orano à l’école de soudage de Cherbourg, prouvant ainsi leurs compétences, bien qu’ils ne disposaient pas des documents attestant leurs qualifications.
La découverte de cette falsification de qualifications survient à un moment critique alors que la France s’apprête à relancer son programme nucléaire et qu’EDF mène un vaste programme de vérification et de réparation des soudures présentant des risques de fissures sur des tuyauteries d’urgence. Le projet d’ITER, qui vise à révolutionner la production d’énergie en réduisant les déchets radioactifs et les risques d’accident nucléaire, fait face à des aléas de construction susceptibles de provoquer plusieurs années de retard.