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Des documents secrets révèlent les menaces provenant d’un prince saoudien.

Des documents secrets révèlent les menaces provenant d’un prince saoudien.

Le spectre d’un" autre 7 / 7 (attentats de londres le 7 juillet 2005) a conduit Tony Blair a bloquer l’enquête sur les pots-de-vin, selon la Haute Cour.

Les dirigeants de l’Arabie saoudite ont menacé de rendre plus facile pour les terroristes une attaque sur Londres, à moins que les enquêtes sur la corruption dans les contrats d’armements ne soient interrompues, selon des documents judiciaires révélés hier.

Les dossiers secrets décrivent comment les enquêteurs ont appris qu’ils feraient face a "un autre 7 / 7" et à la perte de "vies britannique dans les rues anglaises" s’ils persistaient dans leurs enquétes et les Saoudiens menacérent de rompre le partage de renseignements.

Le prince Bandar, le chef du conseil national de sécurité saoudiens, et le fils du prince héritier, a été reconnu à l’audience être l’homme qui se cache derrière les menaces de retenir des informations sur les kamikazes et les terroristes. Il fait face à des accusations selon lesquelles il a lui-même pris plus de 1 milliard de livres sterling dans des paiements secret de la compagnie d’armes BAE.

Il était accusé, hier, dans les audiences de la haute cour d’étre à Londres en décembre 2006 et proféra des menaces qui ont convaincu le premier ministre, Tony Blair, a mettre fin à l’enquête du "Serious Fraud Office" sur les allégations de corruption impliquant Bandar et sa famille.

Les menaces ont stoppé l’enquéte sur la fraude, mais ont déclenché un tollé international, avec des allégations selon lesquelles la Grande-Bretagne avait rompu les instruments
internationaux anti-corruption.

Lord Justice Moïse,a l’audition des causes civiles avec M. Justice Sullivan, a dit que le gouvernement semble avoir "basculé" après les menaces. Il était d’avis que c’était "exactement comme si une arme à feu était braquée sur la tête du gouvernement."

L’enquête du FSO (special fraud office) a commencé en 2004, lorsque Robert Wardle, son directeur, a étudié les éléments de preuve mis au jour par le "guardian". Cette étude a révélé que les paiements massifs et secrets allant de BAE à des princes saoudiens servaient a la promotion de contrats d’armement.

Hier, les militants anti-corruption ont entamé une action en justice pour annuler la décision de mettre fin à l’affaire. Ils veulent que l’enquête initiale redémarre, faisant valoir que le gouvernement avait cédé à un chantage.

Le juge se dit surpris que le gouvernement n’a pas tenté de persuader les Saoudiens de retirer leurs menaces. Il a dit : "Si ceci s’etait passé dans notre juridiction [Royaume-Uni], ils auraient été reconnus coupables d’une infraction pénale ». L’avocat des requérants dit que cela reviendrait à pervertir le cour de la justice.

Wardle dit à la cour dans une déclaration en tant que témoin : "L’idée d’interrompre l’enquête est allée contre mon instinct. Tout comme un procureur. Je voulais voir où les preuves conduit".

Mais des papiers exposés à l’audience ont montré que quelques jours aprés que Bandar s’est envolé pour Londres afin de faire pression sur le gouvernement ,Blair avait écrit au procureur général, Lord Goldsmith, et l’OFS mis un terme à son enquête.

L’agent responsable du dossier de l’enquête, Matthew Cowie, a été décrit par le juge comme "un héros" pour avoir résister à la pression des avocats de BAE, qui est allé derrière son dos et secrètement tenté d’exercer des pressions sur le procureur général afin d’intervenir à un stade précoce et de mettre fin à l’enquête.

Les militants ont fait valoir hier que, lorsque BAE a échoué à sa première tentative pour arrêter l’affaire, elle a changé de tactique. Ayant fait valoir qu’elle ne devrait pas faire l’objet d’enquêtes dans le but de promouvoir les ventes d’armes, il a ensuite recruté des ministres et leurs collaborateurs saoudiens pour insister sur le fait que la "sécurité nationale" exige que l’affaire soit entérrée.

Moïse dit qu’après que les arguments commerciaux aient échoué, "la prochaine étape consiste a invoquer une menace à la sécurité nationale !" Dinah Rose, avocat de la Corner House et de la Campagne contre le commerce des armes, a déclaré : "Oui, ils commencent à penser à une autre façon de se couvrir". Moïse a répondu : "C’est trés décevant !"

Les documents vus hier montrent aussi que l’OFS a mis en garde le procureur général que, s’il laissé tomber l’affaire, il était probable qu’elle serait examinée par la Suisse et les Etats-Unis. Ces prédictions se sont révélées exactes

Les paiements de Bandar ont été publiés dans le Guardian et, par conséquent, la Suisse a lancé une enquéte sur le blanchiment de l’argent saoudien et les contrats liés a l’armement. Le Département américain de la justice a lancé sa propre enquête en vertu de l’acte sur la corruption étrangère sur l’argent reçu aux Etats-Unis par Bandar alors qu’il était ambassadeur à Washington.

Hier, le Prince Bandar n’a pas contesté la décision d’un tribunal américain de l’empêcher de prendre le produit des ventes de biens à l’extérieur du pays. La décision restera en place jusqu’à ce qu’un procès intenté par un groupe d’actionnaires BAE soit décidé. Le groupe prétends que BAE a versé 1 milliard de livres sterling de "paiements de pots-de-vin illégaux" à Bandar tout en prétendant être une entreprise "hautement éthiques, respectueuse de la loi et de la morale".

David Leigh et Rob Evans
Guardian le vendredi 15 fevrier 2008

Source : http://www.guardian.co.uk