Depuis la mi-avril, la scène syrienne est le théâtre d’une recrudescence d’attentats suicide et d’explosion de voitures piégées qui escortent les liquidations au tac au tac de civils et de militaires syriens qui soutiennent le régime.
Selon le quotidien libanais AlAkhbar, un changement tactique s’opère dans les opérations armées des insurgés. Il se reflète à travers la nouvelle panoplie d’armements qui lui a été envoyée dernièrement et qui semblent être destinée à changer l’équilibre des forces militaires actuels. Des Stingers, des Sam 7, des obus anti blindés en constituent la teneur principale. Des experts en explosifs devraient aussi en faire partie.
Le journal rappelle à cet égard l’appel lancé par un dirigeant de l’opposition armée sur ses pages : « les kalachnikovs ne renverseront pas le régime, nous avons besoin de missiles », laissant entendre qu’il est impossible pour les combattants de l’insurrection de renverser le régime en Syrie avec des armements légers et moyens ...
Ce responsable avait alors confié que les pertes subies par l’insurrection sont désormais insupportables, et leurs sièges sont désormais encerclés par l’armée régulière qui les dépasse en arsenal et en hommes.
Des sources proches de l’insurrection syrienne ont révélé avoir reçu trois cargaisons transportant ce genre d’armements. Elles sont acheminées via les pays limitrophes de la Syrie :
soit de la Turquie (vers Idleb et grâce à une couverture internationale, et sous les yeux des services de renseignements turcs). Elle pourrait provenir entre autre des dépots d’armements libyens.
Soit de la Jordanie (vers Deraa), ce qui rappelle les révélations d’un diplomate arabe ayant requis l’anonymat pour l’Associeted Press sur des armements d’origine saoudienne envoyées.
Soit elles passent par la région irakienne Boulkamal, sachant que les armes légères sont beaucoup moins chères dans le marché irakien que libanais.
Le Liban aussi fait partie des passages d’armements à l’insurrection syrienne. La semaine passée, le bateau d’armements Loutfallah 2 intercepté sur les côtes nord libanaises comportait bel et bien cette panoplie d’armements (150 tonnes estimées à 60 millions de dollars).
S’exprimant pour la télévision libanaise OTV, un expert libanais a exprimé sa surprise de l’envoi aux insurgés syriens d’obus 155mm, surtout que ni l’opposition ne possède cette artillerie particulièrement lourde (entre 2 et 7 tonnes), ni même l’armée syrienne régulière, (pour éventuellement la lui dérober).
L’expert avait alors douté que ces obus devraient éventuellement servir à en utiliser le contenu formé de 45 Kg de TNT et de 7kg de RDX (connu par ses capacités destructrices exceptionnelles) pour en fabriquer des voitures piégées ou des charges explosives. Un seul obus, recyclé en charge explosive est capable de détruire un bâtiment entier, si la charge est déposée sur ses bases
Cette explication rejoint les informations d’AlAkhbar, selon lequel un autre changement sur les choix des hommes armés est en train de se perpétrer, en vue de recruter davantage d’experts en explosifs.
Ainsi, les combattants libanais et arabes qui manquent d’expérimentation sont en train de se retirer pour laisser la place à des combattants extrémistes à l’instar du Libanais Abdel Ghani Jawhar, (qui est recherché par l’armée libanaise qui doute de l’annonce de sa mort en Syrie le 20 avril).
5 hommes vivant dans les camps des réfugiés palestiniens et disposant d’une grande expérience dans ce domaine se sont d’ores et déjà rendus en Syrie. Le journal libanais assure avoir pris connaissance de 15 libanais armés tués durant les derniers accrochages en Syrie, dont Khaled A’. et dont le cadavre a été restitué en catimini vers la localité de A’rsal, dans la Bekaa du nord).
L’un des attentats suicide commis récemment semble avoir été perpétré par un combattant libyen.