La banque UBS a annoncé mardi qu’elle allait supprimer 10 000 emplois dans ses différentes succursales à travers le monde, suite aux pertes de 42 milliards de dollars qu’elle a enregistrées depuis le début de la crise financière. Pour le 3ème trimestre 2012, la banque a encore enregistré une perte nette de 2,2 milliards de francs suisses (environ 1,8 milliards d’euros).
Etablie à Zurich, UBS emploie 64 500 personnes, et ces réductions d’effectif, qui porteront essentiellement sur sa principale banque d’investissement, devront être achevées en 2015. « Certaines réductions seront le résultat de départs volontaires et nous prendront les mesures nécessaires pour atténuer l’effet général », tempère Sergio Ermotti, le CEO d’UBS. « La plus grande majorité des emplois sera supprimée à Londres », a-t-il précisé. Près de 2 500 emplois devraient être supprimés en Suisse, un peu plus aux Etats Unis, et le reste concernerait des postes de la succursale londonienne.
La banque compte mettre fin à ses activités de trading les plus risquées qui ont été responsables d’une grande partie des pertes qu’elle a enregistrées. Elle compte se recentrer sur ses activités de banque privée et sur sa plus petite banque d’investissement. « Nous ne nous engagerons plus de façon extensive dans des activités où les gains corrigés de la prime de risque ne permettront pas d’absorber leurs coûts en capital », explique Sergio Ermotti.
Mais la mise en œuvre de ce plan a été plutôt brutale à la City de Londres, où UBS emploie un peu plus de 6 600 personne. De nombreux salariés de la banque n’ont pu accéder à leur bureau hier. Le Wall Street Journal a recueilli les impressions d’un groupe de traders du marché des capitaux de crédit attablés dans un café à proximité des bureaux UBS de la City. « Nous sommes arrivés ce matin et notre badge ne nous a pas permis d’entrer », explique l’un d’eux. « Les portes se sont ouvertes, mais on ne pouvait pas voir notre responsable et nous n’étions pas autorisés à nous rendre dans la salle des marchés ». « Il faut encore que je puisse récupérer mes affaires qui se trouvent dans mon bureau », dit un autre. L’UBS explique qu’il était nécessaire d’agir très rapidement pour protéger la banque et prendre les bonnes décisions sur les postes à supprimer.
Des chasseurs de têtes ont déjà commencé à en approcher certains pour leur proposer de nouvelles opportunités. « C’est encore comme Lehman. Sauf que cette fois-ci, ce sera encore plus difficile pour eux de se faire recruter », commente l’un d’eux : la crise financière est passée par là aussi...