Delphine Ernotte-Cunci, directrice d’Orange France récemment cooptée au club Le Siècle, remplacera Rémy Pfimlin à la tête de France télévision.
Arrivée ex-aequo dans les votes face à Pascal Josèphe, ancien directeur d’Antenne 2, Delphine Ernotte-Cunci succédera à Remy Pfimlin à la tête de France Télévisions le 22 août prochain. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a évoqué dans son communiqué le choix d’« une femme douée de solides compétences de management et d’une expérience reconnue dans la gestion du dialogue social ».
Cette diplômée de l’École centrale de Paris a effectué toute sa carrière chez France Télécom (devenu Orange en 2013), où elle est entrée comme analyste financier en 1989. Parité oblige, elle a gravi un à un les échelons, ayant été propulsée directrice d’Orange France par Stéphane Richard en 2011.
Féministe, elle avait créé Innov’Elles, un réseau interne de femmes chez Orange, où elle consignait « scrupuleusement dans son carnet de notes les remarques sexistes des membres du Comex [Comité exécutif] : celles-ci valent à leurs auteurs une “amende” de base de 10 euros », indiquait Les Enjeux des Échos en juin 2013.
Delphine Ernotte-Cunci officiait directement sous les ordres de Didier Lombard et Louis-Pierre Wenes, les deux ex-dirigeants du groupe mis en cause pour leurs méthodes managériales pendant la crise des suicides chez Orange.
Cooptée au Club Le Siècle en 2013, elle siège également aux conseils d’administration de Suez Environnement, de l’École centrale de Paris et du 104, le temple de la culture bobo subventionnée.
Delphine Ernotte-Cunci aura vu sa candidature à la tête de France Télévisions bénéficier des soutiens de David Kessler, ex-conseiller culture et communication à l’Élysée, arrivé chez Orange en décembre, et de Xavier Couture, ex-directeur de la communication d’Orange. « La candidature de la dirigeante d’Orange France était semble-t-il bien vue au gouvernement », précisait hier La Tribune.