Goebbels, c’est l’intellectuel. Et je vais pas mentir, moi, Goebbels, c’était mon sujet de master 1 et master 2, donc j’ai lu, je vais y venir, les 43 000 pages de son journal intime. C’est quelqu’un qui est assez intéressant du point de vue intellectuel. Pourquoi ? Parce que c’est pas seulement quelqu’un qui a un doctorat ; c’est quelqu’un qui lisait un livre par jour, pendant plus de dix ans et qui est difficile à mettre sur un échiquier politique. Est-ce qu’il était nationaliste ? Est-ce qu’il était socialiste ? Il se revendiquait révolutionnaire. Est-ce qu’il était national-socialiste ?
Pour être honnête, je pense que ce qui ressemble le plus à du Goebbels aujourd’hui, alors sans ressusciter ce sinistre personnage des années 2000-2010, mais c’est Alain Soral, le copain de Dieudonné. Là, voilà, ça devait ressembler à ça.
Nicolas Patin est un jeune historien français, pur produit de l’époque et de l’enseignement supérieur contemporain, maître de conférence à Bordeaux (III), spécialiste de l’Allemagne de 1914 à 1945. Wikipédia nous apprend qu’il est « militant associatif dans la lutte contre le sida et l’écologie », ce qui situe déjà le bonhomme. Il va sans dire qu’il ne tresse pas de lauriers à Joseph Goebbels, mais il ne peut faire autrement que de constater qu’il est une personne fort intéressante, difficilement classable. À ce titre, sa comparaison, qui n’est évidemment pas dans sa bouche un compliment, avec Alain Soral n’est pas dénuée de pertinence. Voilà de quoi vous donner envie de lire Combat pour Berlin, si la tentative de l’interdire de la part de la Licra ne vous a pas déjà conduits à vous plonger dans cet ouvrage historique. Ce n’est pas tous les jours qu’un boursier de la Fondation pour la mémoire de la Shoah ayant travaillé à Yad Vashem peut vous aider à franchir un tel pas. Un joli pied de nez qu’il ne faut pas se refuser.
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La bande-annonce de l’ouvrage :