Au risque de nous répéter, nous devons tout de même rappeler que sur le sujet du politiquement correct comme celui de la liberté d’expression (les deux étant liés), tant que l’on n’a pas abordé les vrais sujets on n’a rien dit. Et, comme le disait Alain Soral, c’est quand on commence à dire qui et quoi que la température monte de 10°C.
Autant dire que le débat organisé par Frédéric Taddéï maintiendra une température corporelle moyenne de 37°C et qu’on sera bien certains avec de tels invités que l’homéothermie sera parfaitement assurée.
Ne faisons pas la fine bouche, il s’y dit tout de même certaines choses, mais comme souvent, c’est en creux qu’il se dit encore plus de choses. Ainsi Louisa Yousfi qui se lance dans un tunnel à 16’45, va prononcer en deux minutes 12 fois le mot race ou ses dérivés (antiracisme, racialisme, raciser, etc.) pour, dans la plus pure démonstration politiquement correcte involontaire, conclure par la circonlocution suivante :
(...) quand nous disons qu’il existe des races sociales – et pas biologiques, évidemment [les yeux au ciel] – des races sociales c’est-à-dire socialement construites, ce que nous voulons dire par là c’est qu’il faut pouvoir nommer ce phénomène qui crée des inégalités, pour pouvoir les dépasser, les combattre, mais pas du tout pour s’en revendiquer et s’en satisfaire.
Quoi d’autre que le politiquement correct lui interdit d’affirmer qu’il existerait des races alors que tout son discours est jonché de ce mot interdit et ses dérivés ? Et lui fait bien préciser, secondé par une mimique qui renforce son propos, qu’évidemment on ne parle que de races sociales – ce qui ne veut strictement rien dire.
A 45’05, c’est le présentateur Frédéric Taddéï qui prend la parole pour introduire dans le débat Éric Zemmour, Alain Finkielkraut, Dieudonné et les Indigènes de la République (PIR), en constatant que si Éric Zemmour a connu quelques déboires médiatiques, ce n’est pas le cas de Finkielkraut. Il rappelle dans la foulée que Dieudonné est lui en revanche totalement exclu des médias pendant que le PIR est très peu invité.
Il pense soutenir ici la thèse que le politiquement correct s’impose de façon variable ou un peu aléatoire. Pourtant, une fois encore en creux, ce qu’il faut deviner c’est quel sujet a fait totalement disparaître Dieudonné des médias ? Quels dérapages d’Houria Bouteldja l’ont presque définitivement enterrée ? Quel privilège maintient Éric Zemmour au-dessus de la ligne de flottaison ? Quelle particularité sauve Alain Finkielkraut de toute vindicte médiatique ?
Une fois de plus, c’est bien quand on commence à dire qui et quoi que la température monte de dix degrés.
CQF(ne pas)D.