De retour dans son pays natal l’Arabie Saoudite, et ce au bout de trois mois de séjour en Syrie, Aïcha al-Bokra, adolescente de 15 ans, dit avoir été trompée par la fatwa du gourou salafo-wahhabite Al-Arifi.
Elle affirme avoir épousé des dizaines de jihadistes somaliens, algériens, éthiopiens, irakiens... et être enceinte de l’un d’entre eux, mais elle doute de l’identité du père qui pourrait être un des commandants du front Al-Nosra.
Aicha « ne croit pas à ce que les jihadistes puissent gagner leur combat », puisqu’ils sont « démoralisés et déçus » et sont « incapables de tenir tête à l’avancée des soldats syriens ».
« Je me suis trompée en partant et je devrai en payer le prix jusqu’à la fin de mes jours. »
Rappel
Au début de l’année, un dignitaire religieux saoudien, Sheikh Mohammed al-Arifi, qui appelle à longueur de journée à l’enrôlement de mercenaires pour aller faire le Djihad en Syrie, a émis une fatwa intitulée « ouverture de la porte du djihad par le mariage en Syrie ».
Ce décret religieux tend à rendre légal d’un point de vue religieux, les rapports sexuels avec des filles syriennes, pour les mercenaires islamistes présents sur le sol syrien, non-mariés ou loin de leurs épouses, qui pourront grâce à cette fatwa contracter mariage, pour une durée ne dépassant pas quelques heures, avec celles qui ne sont pas mariées ou celles qui ont été répudiées ou divorcées.
Après avoir assouvi ses plus bas instincts, le « moudjahid Fi Sabil Illah », se doit de prononcer trois fois la fameuse répudiation et le tour est joué. Dès que la répudiation est prononcée, un autre mercenaire prend la même pour « épouse » et ainsi de suite.
Les auteurs de cette fatwa affirment que cette autorisation licite a pour objectif « de permettre aux combattants d’exercer leur droit aux rapports sexuels, ce qui renforce leur courage et augmente leur capacité et leur moral dans le combat ».
« Le djihad des femmes contre Bachar... »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Dans les régions syriennes sous contrôle des combattants islamistes, la propagande a commencé par inciter au « djihad par le mariage » les filles âgées de 14 ans et plus et celles qui ont été répudiées à appliquer cette fatwa considérée comme « le djihad des femmes contre Bachar Al-Assad ».
Ne se suffisant pas des jeunes filles syriennes, cette fatwa circule sur l’Internet et des messages postés sur les réseaux sociaux appellent les musulmanes dans le monde entier à converger vers la Syrie pour « le djihad par le mariage », à condition d’être une bonne pratiquante, de porter le niqab ou le hijab, d’avoir au moins 14 ans ou d’être répudiée. Répondant à cet appel au djihad, des dizaines de ces volontaires au mariage de jouissance ou temporaire seraient déjà présentes sur le sol syrien, selon les mêmes messages postés sur Facebook et Twitter.
Pour attirer plus de candidates pour « le djihad par le mariage » le dignitaire à l’origine de cette fatwa précise que « c’est un djihad dans la voie d’Allah, pratiqué selon les modalités islamiques, et qui assurera à la personne qui l’entreprend l’entrée au paradis ».
No comment !