Au sujet des campagnes, et des gens non natifs qui s’y installent. Je réagi à @Identité effacée également.
Je vis en campagne, dans un coin d’où je ne suis pas native à plus ou moins une demi heure d’une ville moyenne. Je n’ai jamais eu de problème d’intégration, alors que je vois certains couples autour de moi, arrivés en même temps, qui ne s’intègrent pas et envisagent de partir.
Le premier point que j’aimerai soulever est le mépris inconscient de beaucoup de citadins pour les coutumes locales. Ici, nous avons un club taurin très actif. Je vais avec les enfants aux bandides, aux arènes, mon mari est déjà descendu lui-même dans l’arène. Beaucoup des non-locaux eux se plaignent que la rue principale du village est bouchée les jours d’événements, vous parle de la souffrance des pauvres taureaux parce qu’il fait chaud et qu’on les fait courir, de la barbarie des corridas. Tu ne les verras jamais à la buvette prendre un verre et discuter du temps et de la politique locale. Ils restent bien souvent à l’intérieur de leur maisons, à parler avec des gens qui habitent à des centaines de kilomètres, à lire des livres intelligents en se sentant bien au dessus de la masse qui, elle, c’est bien connu, ne lis pas.
Et cette image qu’ils envoient inconsciemment (pauvres merdes illettrées) leur fait louper de vraies rencontres avec des gens qui ne payent pas de mine. J’ai discuté de l’art de la guerre avec un employé municipal, le gars qui tient la pizzeria est un fan de dieudo. Une femme de ménage peut te donner une leçon de théologie. L’imigree polonaise te livre une critique magistrale de l’immigration. Tout ça c’est du vécu. Mais ces gens là, ils ont tellement l’habitude qu’on se moquent d’eux et qu’on les méprise qu’ils ne vont pas se livrer au premier abord. Il faut du temps, du blabla unutile sur le ciel et l’état des rivières, un certain nombre de coups à boire, des services rendus et aussi demandés au culot. Bref il faut s’apprivoiser, on n’est pas en ville ou tu cherches à impressionner à la première rencontre.
Ensuite c’est sûr que si tu n’as pas d’enfants, de suite c’est un peu compliqué de rencontrer des gens. Mais pourquoi tu viens à la campagne t’enraciner si ce n’est pas pour porter du fruit ? En temps qu’universitaire, tu viens pour quoi ? Ici pas de boulot pour les gens bardés de diplômes.
Non la campagne ce n’est pas idéal. Des abrutis et des gauchistes il y en a partout. Mais cracher sur la France parce que tu es isolée, c’est triste et injuste.
Répondre à ce message