O tempora ! O mores ! Dans quel siècle vivons-nous ? Alors qu’en Libye des milliers de corps calcinés fument encore sur l’autel du profit et d’un droit international bafoué, sinon celui du plus fort, voici le chef d’un état souverain ou un ex-chef d’état selon toute apparence - Kadhafi, en l’occurrence - dont la tête est soudain mise à prix "dead or alive" pour 1,7 M$, comme au bon vieux temps du Talion et du Far-West, par les rebelles et le CNT (organisme érigé et cautionné par la seule "communauté internationale", à défaut de l’être encore par le peuple libyen). Une information joyeusement reprise en chœur et relayée par les médias occidentaux et leurs gouvernements, sans que cela n’émeuve le moins du monde nos "démocrates" épris de justice et de beaux principes, nos grands intellectuels et l’homme de la rue, tous prêts à participer à cette chasse à l’homme digne des premiers temps d’une Amérique. Une curée et une justice expéditive qui en disent long sur les commanditaires de cette tragédie, sur le système qui nous corrompt et sur les mœurs actuelles.
Voilà qui ne présage rien de bon pour nos chères démocraties et pour le pauvre peuple libyen. Quelle triste époque épique !
Marcel Zang
Ecrivain