Par méconnaissance et par mépris des vérités traditionnelles, la civilisation occidentale est en pleine chute, et entraîne avec elle le reste du monde.
Le monde industriel s’est imposé, sous-tendu par la vision progressiste apparue au XVIIIe siècle.
L’industrie, c’est la création de la fausse multiplicité car individualisée par la machine, au moyen de l’homme.
L’art traditionnel (incluant à la fois les artisans et les artistes actuels), c’est la création d’une unité à l’image du tout par l’Homme, au moyen de l’outil.
L’homme occidental est, huit heures par jour minimum, un outil, une ressource, de l’ouvrier au cadre supérieur, manager "d’heure-homme".
L’Art n’avait pas pour principal but de « parler aux sens » comme maintenant, mais celui de réaliser une œuvre belle au sens de Platon, c’est-à-dire intelligible, d’où le peu d’intérêt pour le réalisme, l’imaginaire, la spéculation commerciale, l’individualité de l’artiste même accordée à l’œuvre d’Art.
Il n’y avait alors, pas de distinction entre l’utilitaire et l’esthétique, pas de galerie d’art où le simple fait pour un objet d’y être laissé à la pseudo-contemplation de tous lui confère une aura « artistique ».
Les mêmes vérités étaient exprimées à travers la musique (du fait des rapports entre harmonies des notes et longueurs des cordes par exemple chez les Pythagoriciens), la peinture et la sculpture (via le symbolisme géométrique par exemple) et tous les métiers (bâtisseur, charpentier, tisseur, chasseur, éleveur, soldat, prêtre, roi), qui avaient une raison d’être intrinsèque et étaient pour chacun la voie de réalisation correspondant à sa personnalité.
L’Art requiert donc la transmission d’une connaissance perdue de nos jours, qui a laissé très peu de traces et qui laisse perplexe la science moderne.
L’homme est privé de se sentir faisant partie d’un tout, en parvenant à la maîtrise par le savoir-faire, fruit d’un savoir transmis de génération en génération.
L’Homme d’alors n’avait pas de doute, mais pas d’inconscience non plus. « Je pense, Il est » était le fondement de sa pensée, et non pas « je pense donc je suis ».
L’Art était pour lui une utilisation du libre arbitre pour participer à la création et à la vie, en reproduisant la façon dont la manifestation fut créée.