Dans le nord de Paris, plus de 300 Roms et Roumains vivent dans un bidonville depuis six mois. Menacés d’évacuation, ils se mobilisent autour d’un projet de relogement.
En longeant l’ancienne voie ferrée qui encercle la capitale, du côté de Montmartre, on distingue les fumées qui s’échappent des buissons. En contre-bas, 90 baraques de bric et de broc s’alignent sur la Petite Ceinture abandonnée.
En plein Paris, depuis six mois, entre 300 et 400 Roms et Roumains, en majorité des familles avec enfants, campent dans ce bidonville insalubre. La SNCF, propriétaire du terrain, a saisi la justice et les occupants sont menacés d’évacuation depuis septembre. Mais le sursis vient d’expirer et la mairie annonce une expulsion imminente par la préfecture, en pleine trêve hivernale.
« Ils sont sans titres, ni locataires ni propriétaires, donc les juges les considèrent sans-droits. »
« Mais c’est oublier la Convention européenne des droits de l’homme », note André Feigeles, du collectif Rom Paris qui assiste les habitants du bidonville dans leurs démarches administratives. Les évacuer ? « Mais pour aller où ? », s’agace un étudiant de la fac voisine, « Ce sont des centaines de familles, qui ont le droit de vivre dignement. C’est pas humain, la Roumanie c’est quand même l’Europe ! »
Autant, dans le voisinage, on grince des dents : « J’ai des amis qui habitent en face, ils n’arrivent pas à vendre », fulmine un habitant du quartier. « C’est grave de voir ça à Paris. » À proximité du carrefour très fréquenté de Clignancourt, des commerçants pestent aussi : « Ils font de la mendicité agressive, les gens ne veulent plus s’asseoir en terrasse », rapporte un restaurateur. Personne dans le quartier ne tolère la misère sous ses fenêtres.
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