Tous ceux qui l’ont vécue se rappellent l’indescriptible et grotesque panique qui déferla sur la France lorsque le 21 avril 2002, contre toute attente – à commencer par la sienne –, Jean-Marie Le Pen se qualifia pour le second tour de l’élection présidentielle. Celui qui était alors le président en exercice du Front national n’avait nullement envisagé une éventualité à laquelle il ne s’était donc pas préparé, et ce résultat inattendu l’embarrassait encore plus qu’il ne le réjouissait.
Encore avait-il assez de sang-froid, de connaissance du pays et d’expérience politique pour savoir qu’il n’avait aucune chance de transformer l’essai en victoire. À l’inverse, les uns par calcul feignaient de croire, les autres, pris d’un accès de folie collective et de déraison moutonnière, crurent vraiment que la bête immonde était de retour et qu’à son score de 16 %, sans bénéficier d’aucun désistement, d’aucune réserve, et sans faire campagne, le challenger pouvait ajouter la bagatelle de 34 points et l’emporter.
On connaît la suite. Le Pen, renforcé des troupes squelettiques de Bruno Mégret, gagna péniblement deux points d’un dimanche à l’autre et Supervoleur, Supermenteur – alias Jacques Chirac – pour qui 20 % des électeurs s’étaient prononcés ce même 21 avril, fut triomphalement reconduit dans ses fonctions avec 82 % des suffrages, dont naturellement il ne fit rien.
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