Le Serment de Tobrouk, co-réalisé par Marc Roussel mais présenté comme un film de Bernard-Henri Lévy devait nous donner à voir de l’intérieur l’aventure de la révolution libyenne.
Le film devait faire la lumière sur les enjeux, les à-coups d’une guerre que la plupart des spectateurs n’auront entraperçue qu’à travers le prisme des médias occidentaux, ou via le magma de vidéos déferlant sur le web.
Certes, le passif de BHL derrière la caméra (l’abominable Jour et la Nuit), et la teneur pontifiante de ses innombrables interventions écrites-télévisées-radiophoniques aurait dû nous vacciner de toute curiosité, ce vilain défaut qui nuit autant au chat qu’au critique, mais que voulez-vous, le sceau de la soixante-cinquième édition du Festival de Cannes a eu raison de notre défiance. Hélas.
Que les choses soient bien claires : Le Serment de Tobrouk ne traite aucunement des évènements historiques qui ont ensanglanté la Libye ces derniers mois.
L’auteur de ces lignes serait particulièrement surpris qu’un spectateur n’étant pas au fait de la situation et du déroulé de ce conflit puisse apprendre quoi que ce soit de précis le concernant grâce au travail de ses deux réalisateurs.
Car ce qui intéresse ici la caméra, c’est BHL. Point barre. C’est ce subtil hagiographe de Jean-Baptiste Botul qui occupe l’image pendant environ les trois quarts du métrage, et met en scène avec une fatuité remarquable son action décisive dans la résolution de l’inexorable massacre initié par Kadhafi. Plus qu’une démonstration, une simple énumération des énormités généreusement distribuées par le philosophe s’impose.
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