Les « Subprimes » ce n’était encore rien. Voici les « CDS ». On ne parle plus de 1000 milliards, mais de 60 000 milliards de dollars prêts à sauter en l’air.
Mercredi soir, le Sénat votait pour le plan de sauvetage américain, qui prévoit la mise à disposition pour les établissements financiers en crise de 700 milliards de dollars. Le monde de la finance attend maintenant de façon plus angoissée le deuxième vote de la Chambre des représentants, ce vendredi. Il sera plus difficile, car les élections sont pour le 4 novembre. Les députés craignent la réaction de leurs électeurs s’ils approuvent le plan. « S’il voit le jour, nous éviterons la chute des dominos », analyse John Roux de la banque Hottinger Groupe. « Presque toutes les grandes banques et tous les instituts financiers majeurs sont liés entre eux. Suite à la faillite de Lehman Brothers, par exemple, de nombreux autres établissements avaient immédiatement perdu plusieurs milliards de francs. »
Protection incertaine
Cependant une deuxième vague, cette fois d’allure océanique, pourrait déferler. Il s’agit des CDS (Credit Default Swap ou contrats financiers bilatéraux de protection entre acheteurs et vendeurs). « Cet instrument financier permet de gérer le risque de crédit d’un émetteur », continue John Roux. « Pour se couvrir contre une incapacité d’un tiers à rembourser sa dette, les instituts financiers paient. Or le prix de ces produits explose car le risque augmente très fortement. Les CDS sont aujourd’hui considérés comme une des causes de la chute d’American International Group (AIG), une très importante société d’assurances américaines, et l’une des sources de la diffusion incontrôlée des risques de crédit. De la fin 2004 à la fin 2007, le marché des CDS est passé de 6000 milliards à 60 000 milliards de dollars (environ 70 000 milliards de francs), prenant le caractère d’une bulle financière.
La banque Lehman Brothers était d’ailleurs le premier acteur sur ce marché, jusqu’à sa faillite. Les CDS sont plus dangereux encore que les Subprimes car ils sont négociés hors bilan et hors bourse, ce qui a permis aux entreprises de contourner toutes les règles de contrôle et de prudence. »
60 fois pire que les Subprimes
En comparaison avec les Subprimes, évalués à 1000 milliards de dollars, les 60 000 milliards de CDS ne sont plus une bulle spéculative mais un océan de spéculation prêt à crever. Les Subprimes sont une forme de crédit hypothécaire américain destiné aux emprunteurs à risques (c’est-à-dire ceux qui ne donnent quasiment aucune garantie de remboursement). Les concernant, les banques ont déjà amorti entre 200 milliards ou 300 milliards de dollars. Les 700 milliards du plan Paulson combleraient donc la différence jusqu’au total de 1000 milliards des crédits à risques.
Titrisées
Les CDS ont suivi le même chemin que les crédits hypothécaires. Ces assurances contre les risques de crédits ont, elles aussi, été « titrisées ». Cela veut dire qu’on les a transformées en actions. A partir de là, leur vente et leur revente devient des plus aisées. La porte était ouverte à la spéculation. Mais on peut toujours espérer que la bulle des CDS ne crèvera pas. En effet, les contrats d’assurance arrivent à terme si l’on arrive à rembourser les crédits. C’est pour cela que le dispositif du secrétaire au Trésor Henry Paulson est central. Si la problématique des crédits Subprimes s’éloigne, alors la confiance interbancaire reviendra. Au surplus ces créances hypothécaires, très dévalorisées et rachetées à bas prix par l’Etat, pourraient remonter. De 20%, de 30%, voire davantage. Auquel cas, l’Etat américain aurait fait une excellente affaire.
Source : http://www.lenouvelliste.ch/fr
Mercredi soir, le Sénat votait pour le plan de sauvetage américain, qui prévoit la mise à disposition pour les établissements financiers en crise de 700 milliards de dollars. Le monde de la finance attend maintenant de façon plus angoissée le deuxième vote de la Chambre des représentants, ce vendredi. Il sera plus difficile, car les élections sont pour le 4 novembre. Les députés craignent la réaction de leurs électeurs s’ils approuvent le plan. « S’il voit le jour, nous éviterons la chute des dominos », analyse John Roux de la banque Hottinger Groupe. « Presque toutes les grandes banques et tous les instituts financiers majeurs sont liés entre eux. Suite à la faillite de Lehman Brothers, par exemple, de nombreux autres établissements avaient immédiatement perdu plusieurs milliards de francs. »
Protection incertaine
Cependant une deuxième vague, cette fois d’allure océanique, pourrait déferler. Il s’agit des CDS (Credit Default Swap ou contrats financiers bilatéraux de protection entre acheteurs et vendeurs). « Cet instrument financier permet de gérer le risque de crédit d’un émetteur », continue John Roux. « Pour se couvrir contre une incapacité d’un tiers à rembourser sa dette, les instituts financiers paient. Or le prix de ces produits explose car le risque augmente très fortement. Les CDS sont aujourd’hui considérés comme une des causes de la chute d’American International Group (AIG), une très importante société d’assurances américaines, et l’une des sources de la diffusion incontrôlée des risques de crédit. De la fin 2004 à la fin 2007, le marché des CDS est passé de 6000 milliards à 60 000 milliards de dollars (environ 70 000 milliards de francs), prenant le caractère d’une bulle financière.
La banque Lehman Brothers était d’ailleurs le premier acteur sur ce marché, jusqu’à sa faillite. Les CDS sont plus dangereux encore que les Subprimes car ils sont négociés hors bilan et hors bourse, ce qui a permis aux entreprises de contourner toutes les règles de contrôle et de prudence. »
60 fois pire que les Subprimes
En comparaison avec les Subprimes, évalués à 1000 milliards de dollars, les 60 000 milliards de CDS ne sont plus une bulle spéculative mais un océan de spéculation prêt à crever. Les Subprimes sont une forme de crédit hypothécaire américain destiné aux emprunteurs à risques (c’est-à-dire ceux qui ne donnent quasiment aucune garantie de remboursement). Les concernant, les banques ont déjà amorti entre 200 milliards ou 300 milliards de dollars. Les 700 milliards du plan Paulson combleraient donc la différence jusqu’au total de 1000 milliards des crédits à risques.
Titrisées
Les CDS ont suivi le même chemin que les crédits hypothécaires. Ces assurances contre les risques de crédits ont, elles aussi, été « titrisées ». Cela veut dire qu’on les a transformées en actions. A partir de là, leur vente et leur revente devient des plus aisées. La porte était ouverte à la spéculation. Mais on peut toujours espérer que la bulle des CDS ne crèvera pas. En effet, les contrats d’assurance arrivent à terme si l’on arrive à rembourser les crédits. C’est pour cela que le dispositif du secrétaire au Trésor Henry Paulson est central. Si la problématique des crédits Subprimes s’éloigne, alors la confiance interbancaire reviendra. Au surplus ces créances hypothécaires, très dévalorisées et rachetées à bas prix par l’Etat, pourraient remonter. De 20%, de 30%, voire davantage. Auquel cas, l’Etat américain aurait fait une excellente affaire.
Source : http://www.lenouvelliste.ch/fr