Dans un contexte de lutte antiterroriste et de crise migratoire aiguës, les syndicats policiers ont fait part de leur « inquiétude » après l’annonce de 526 millions d’euros d’économies prévues au ministère de l’Intérieur pour le prochain budget.
L’annonce de coupes à hauteur de 526 millions d’euros dans le budget 2018 du ministère de l’Intérieur par Gérald Darmanin suscite l’incompréhension et la grogne des syndicats de police, pourtant optimistes au vu des promesses de campagne d’Emmanuel Macron concernant la sécurité.
« C’est surprenant et totalement incompréhensible », a commenté auprès de l’AFP, Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie-Officiers tandis que Céline Berthon, secrétaire générale du Syndicat national des commissaires de police, faisait part de sa « surprise et de son immense inquiétude ».
« L’ampleur des coupes nous rend sceptiques sur la capacité de l’État à faire face aux nouvelles missions comme la lutte antiterroriste ou la crise migratoire », a déclaré Céline Berthon.
Ces réserves sont partagées par l’Unsa-Police et les syndicats CFDT, Alternative et le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) : « Les policiers sont fatigués et démotivés et ce ne sont pas les nouvelles annonces de restriction budgétaire qui leur donneront du courage à l’ouvrage au service de l’État », ont-ils affirmé.
Plusieurs syndicats, dont Synergie-Officiers ou le SCSI, laissent entendre que des policiers pourraient rejoindre les mouvements sociaux prévus à l’automne. Après une violente attaque contre quatre agents en région parisienne en octobre 2016, une fronde inédite avait éclaté au sein de la profession, des manifestations ayant été organisées pour réclamer plus de moyens.
Pendant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait pourtant fait de nombreuses promesses sur le renforcement les forces de sécurité, avec la création d’une police de sécurité quotidienne, l’ouverture de deux nouvelles écoles de police, ou encore la création de 10 000 postes de policiers et gendarmes.
Parmi ces engagements se trouvait aussi la promesse de faire passer le budget de la Défense à 2 % du PIB d’ici 2025, une perspective mise à mal par l’annonce d’une réduction de 850 millions d’euros de cet autre secteur régalien.