Si la Commission de discipline de la FIFA estime que Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri ont provoqué les supporters adverses en célébrant leurs buts, vendredi lors de Suisse-Serbie (2-1), ils pourraient manquer deux matches « au moins »
[#CM2018] Granit Xhaka et Xerdan Shaqiri ont célebré leurs buts contre la Serbie avec l'aigle albanais, en hommage à leurs origines Albanaises et Kosovar.
— Footballogue (@Footballogue) 22 juin 2018
Deux mains qui se croisent pour former un aigle à deux têtes et le monde perd la sienne. Depuis que Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri ont célébré les deux buts de la victoire suisse contre la Serbie avec cet hommage appuyé à l’Albanie de leurs origines, les discussions autour de la Nati ne concernent plus autant le football que des questions de symbolique, d’appartenance, d’identité.
Quand l’UDC zurichoise Natalie Rickli se demande sur les réseaux sociaux si les buts de l’équipe de Suisse ont bien été inscrits au nom de son pays, « ou du Kosovo », elle remet sur la table la question des « bons Suisses » contre ceux qui le sont moins. Qu’elle se rassure : c’est bien l’équipe nationale suisse, et aucune autre, qui en profite lors de la Coupe du monde en Russie. Et c’est bien elle aussi qui pâtira de l’éventuelle sanction que la FIFA prononcera à l’encontre des deux joueurs.
L’instance a annoncé samedi soir tard l’ouverture d’une procédure disciplinaire visant Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri, sans donner davantage de détails. Quel point de règlement les deux joueurs sont-ils soupçonnés d’avoir enfreint ? Que risquent-ils s’ils sont reconnus coupables ? Dans quels délais la Commission de discipline rendra-t-elle son verdict ? Contactée par Le Temps, la FIFA n’a pas souhaité se prononcer quant à ces questions précises.
Verdict attendu lundi
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Provocation ou pas ? C’est en tout cas ce qu’ont vu les médias serbes dans la célébration des deux buteurs suisses, également reprise par le capitaine Stephan Lichtsteiner – lui aussi est sous le coup d’une enquête disciplinaire de la FIFA, apprenait-on dimanche. Dans un pays qui ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo (contrairement à la FIFA qui a accueilli son équipe nationale), mimer l’aigle bicéphale du drapeau albanais constitue un geste de défiance. Effectué par des joueurs d’origine kosovare lors d’un match de Coupe du monde sous haute tension, il a beaucoup de mal à passer à Belgrade.
Un geste « spontané »
La stratégie de communication avait été arrêtée dès le coup de sifflet final : l’aigle pour dire la joie, l’émotion, pas pour provoquer, pas pour faire de la politique sur gazon.
« C’est un jour spécial pour moi. C’est une victoire pour ma famille, pour la Suisse, pour l’Albanie et pour le Kosovo. Ma célébration était destinée aux gens qui m’ont toujours soutenu, et pas dirigée contre quelqu’un. »
Quelques minutes plus tard, Xherdan Shaqiri lançait en zone mixte que son geste avait été « spontané, guidé par l’émotion et certainement pas par des considérations politiques ».
Dans le camp suisse, personne n’ignore que la quatrième des 17 « Lois du jeu » qui régissent le football condamne les propos et les gestes politiques sur le terrain, tout en reconnaissant le caractère « ambigu » de la définition. Bien malin qui peut définir où commence précisément le champ politique. L’ASF espère profiter de cette zone grise pour éviter la suspension de ses deux cadres qui, sportivement, serait extrêmement préjudiciable.
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Le résumé du match Serbie/Albanie, euh, Serbie/Suisse, en anglais :