Ma tribune parue sur Slate.fr, mardi 26 avril 2011. L’innovation seule ne permettra pas de nous protéger des pays émergents, ni de faire repartir l’emploi industriel, car dans un univers libre-échangiste, où les pays émergents cumulent armée industrielle de réserve de travailleurs à bas coûts et progression exponentielle de leurs capacités technologiques, les économies anciennement industrialisées n’ont tout simplement plus les moyens de riposter. Cette réalité est refusée en bloc par ceux qui en demeurent (pour le moment) protégés.
Pour de nombreux économistes, journalistes économiques mais aussi responsables politiques, une antienne voudrait qu’une innovation plus soutenue permette à l’économie française de faire face à la concurrence des pays émergents. Ce raisonnement, pourtant, ne résiste pas à l’analyse.
Les partisans du libre-échange tel qu’il est pensent en effet qu’un effort supplémentaire d’innovation par la recherche et développement serait de nature non seulement de nous protéger de la concurrence étrangère mais aussi de redévelopper l’emploi industriel dans les prochaines années. On reconnaît là un argument issu de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo : pour bénéficier du libre-échange, il est nécessaire de se spécialiser, et de préférence sur les secteurs à plus forte valeur ajoutée.
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