Après nous avoir affirmé que la théorie du genre n’existait pas, le ministre de l’Éducation poursuivait récemment sa campagne de rééducation des masses contre les sites de réinformation en dénonçant – non sans talent et humour, avouons-le – le complotisme. Internet propage l’information que son vrai prénom serait Claudine ? Ridicule. Et donc, tout ce qui ressemble sur le Net à une remise en cause des informations officielles est ridicule. CQFD !
France Inter et France Info, jamais en reste et plus aux ordres qu’une armée de soldats de plomb, nous ont récemment abreuvés de témoignages significatifs sur une pseudo-théorie du complot qui serait une « contestation des thèses officielles » et donc « scientifiquement démontrées ». « À qui profite le crime ? » : cette question de bons sens, vieille comme le roman policier et relevant de l’esprit critique le plus élémentaire, devient quasiment incongrue et marquée du sceau infamant du complotisme. De quoi donner des frissons aux élèves des écoles de police et de gendarmerie ! Et pourtant…
Quand, en 2003, la France refuse de s’engager en Irak parce qu’elle sait que la CIA a fabriqué de fausses preuves sur la présence d’armes de destruction massive – ce que reconnaîtra, finalement, le général Colin Powell et ce dont s’excusa Tony Blair en octobre 2015 –, elle refusait bien d’être complice ou victime d’un complot. [...]
Ceux qui tiennent aujourd’hui les manettes du pouvoir politico-médiatique sont, pour la grande majorité, des « anciens combattants » de Mai 68 ou leurs dignes héritiers. Ils ont passé leur vie à détruire les fondements traditionnels de notre société par leur esprit de critique. Aujourd’hui, ils ne peuvent admettre l’esprit critique qui souffle en toute liberté, notamment sur les réseaux sociaux. Et les ricanements de Mme Vallaud-Belkacem n’y suffiront peut-être pas…