Il y a des dans ce pays des hommes et des femmes intellectuellement courageux. Mme Monique Canto Sperber, directrice de l’Ecole Normale Supérieure en est un exemple. Elle a annulé mercredi 12 janvier 2011 après-midi un scandaleux colloque-débat (il faut mettre beaucoup de guillemets au mot de « débat ») qui devait avoir lieu à cette Ecole le 18 janvier. Il eût été « politiquement correct » de fermer les yeux. Elle a refusé de le faire.
C’est Marc Knobel, comme d’habitude, qui nous a informés de la teneur réelle de cette réunion, dont le motif avait été masqué, comme cela est devenu banal dans l’université, pour obtenir plus aisément une autorisation de la direction de l’établissement.
En réalité, il ne s’agissait pas en l’occurrence uniquement d’un soutien à ce « malheureux » Stéphane Hessel, dont la gloire actuelle est à peine écornée par la révélation de ses différentes impostures, approximations et fixations haineuses contre Israël. Il s’agissait de défendre le collectif BDS et ses membres, autrement dit les partisans du boycott anti-israélien, c’est à dire ceux qui, comme Hessel, prônent un comportement discriminatoire à l’égard d’un pays et qui tombent ainsi sous le coup de la loi, qui est extrêmement claire et s’applique très régulièrement à leur encontre malgré les mensonges de leurs officines à ce sujet. Voyez là-dessus les chroniques de Maitre Pascal Markowicz, qui défend nos positions avec brio et ténacité : c’est d’ailleurs l’occasion de rappeler, notamment à ceux qui ont tendance à le passer sous silence, que c’est bien le CRIF qui est à la manœuvre derrière toutes les procédures contre le boycott, même si par tradition il s’abstient de porter plainte lui-même.
Dans cette volonté de défendre un comportement illégal, comment ne pas être choqué – le mot est faible- de trouver parmi les participants au colloque prévu un magistrat, secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature, Benoist Hurel ?
Et comment ne pas se mettre en colère devant l’incroyable conception du « débat », par les amis de Stéphane Hessel : outre Benoist Hurel et lui, dont on connaît les positions (les dirigeants du Hamas sont des modérés et les roquettes qu’ils envoient contre Israël des jeux d’enfants), la discussion devait rassembler un député arabe israélien du Balad (mouvement fondé par Hazmi Bishara, en fuite sous le coup d’une inculpation pour intelligence en faveur de l’ennemi), Leila Chahid qu’on ne présente pas et enfin l’inévitable Michel Warchawski, toujours soucieux d’être à la plus extrême pointe de la haine contre Israël et d’en garder en même temps la nationalité, pour fournir aux antisionistes l’alibi de choix de l’ « Israélien de progrès » leur offrant en même temps l’interlocuteur complaisant garant de la diversité d’origine, le détracteur virulent d’Israël et le viatique les exonérant de toute arrière-pensée antisémite. Un homme précieux…..
Conception du débat exactement à l’opposé de ce que devrait être une controverse intellectuelle, dont l’Ecole Normale Supérieure devrait donner l’exemple. Un crime contre l’esprit que de confondre débat et militance politique, comme le font quelques élèves de l’école convertis au terrorisme intellectuel, modèle trotskiste pour les uns, stalinien pour les autres, et de là proposer leur doxa à l’ensemble de l’Université.
Valérie Pécresse, Ministre des Universités, ainsi que le rectorat de l’Université de Paris que nous avons contactés en urgence ont réagi sans ambiguïté : je leur rends hommage, ainsi qu’à Claude Cohen Tanoudij, Prix Nobel de Physique, Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut, tous anciens élèves de l’Ecole Normale Supérieure. Et une pensée particulière à Mme Canto Sperber qui mène un combat incessant contre des dérives inquiétantes.
Cette affaire, qui aura des suites, pouvait être emblématique. La présidente de l’UEJF, Arielle Schwab et le Président de l’ABSI, Gil Taieb, également rapidement contacté ont réagi comme il le fallait, en se mobilisant immédiatement. Qu’ils en soient remerciés. Nous sommes fiers de leur engagement au service de la communauté juive, mais bien au-delà au service d’un idéal républicain, pluraliste et ouvert.
Richard Prasquier, président du CRIF