Le légendaire artiste franco-arménien s’est éteint à l’âge de 94 ans. Avec des chansons telles que Emmenez-moi, Je m’voyais déjà ou La Bohème, l’éternel Charles Aznavour a traversé les époques, les générations et les frontières.
« Chanteur de variété le plus important du XXe siècle ». C’est le titre attribué en 1988 à Charles Aznavour par la chaîne américaine CNN et le Times. Plus de 1200 chansons dans sept langues différentes, des spectacles dans 94 pays et plus de 100 millions de disques vendus dans le monde entier. Mais aussi plus de 60 participations à des longs-métrages. Très discret sur sa vie privée, le chanteur – décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 94 ans – a été marié trois fois et a eu six enfants dont trois avec sa dernière femme Ulla avec qui il était marié depuis plus de 50 ans.
Icône de la chanson française, Charles Aznavour était une star mondiale, au point d’avoir son étoile sur le « Walk of Fame » à Hollywood en 2017. Soixante-dix ans de carrière en haut de l’affiche pour cette légende de la chanson française. Il revenait ces derniers jours d’une tournée au Japon, après avoir été contraint d’annuler des concerts cet été en raison d’une fracture du bras après une chute.
Ses premières années débutent comme un roman. Ses parents, Misha et Knar Aznavourian, viennent de Salonique, en Grèce. Son père est le fils d’un ancien cuisinier du tsar Nicolas II, sa mère appartient à une famille de commerçants arméniens de Turquie qui avaient fui le génocide de 1915. Charles Aznavour, à l’époque Varenagh Aznavourian, naît en France, le 22 mai 1924. Ses parents attendent à Paris un visa pour les États-Unis. Finalement, la France sera leur terre d’accueil. Son père mène une carrière de restaurateur et de patron de café laborieuse, il préfère chanter.
Encouragé également par sa mère, actrice, le jeune homme joue du violon dans les rues, entre à 9 ans à l’École du spectacle et se donne comme nom de scène « Aznavour ». Rapidement, la chanson devient une évidence. Un certain Charles Trenet, devient son idole. À 17 ans, en pleine guerre, il rencontre un jeune compositeur fou de jazz, Pierre Roche. Le duo « Roche et Aznavour » commence à courir les cabarets. De cette collaboration naîtra notamment J’aime Paris au mois de mai.
Le « petit génie con » de Piaf
1945, période creuse pour les deux artistes, malgré un contrat d’enregistrement signé avec Jacques Canetti chez Polydor. L’année d’après, la rencontre avec Édith Piaf les relance. Elle les invite à la suivre pendant une tournée de deux ans en France et aux États-Unis. La chanson swing du duo ne s’impose pas vraiment en France, mais a du succès au Canada… Et Pierre Roche finit par s’y marier. La carrière solo d’Aznavour débute... difficilement.
Pendant huit ans, l’artiste travaille dans l’ombre de la chanteuse. « Le petit génie con » devient l’homme à tout faire de l’icône, alors au sommet de sa carrière. Il conduit la voiture, répond au téléphone, s’occupe des éclairages et du son pendant les tournées... De temps à autre, il lui présente une chanson qu’il a écrite, sans grand succès. Piaf lui répète qu’il ne percera jamais comme chanteur.
Mais Aznavour persévère, s’accroche et écrit plusieurs chansons pour Gilbert Bécaud, Juliette Gréco, Patachou... Piaf elle-même fait un succès avec Jezebel.
En 1955, ses fossettes et son regard profond font leur première apparition à la télévision. Les mains dans les poches, l’air décontracté, presque désinvolte, Charles Aznavour entonne Le Palais de nos chimères :
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La Bohème :
La mamma :
Emmenez-moi :
Je m’voyais déjà :