Le torchon brûle entre Malek Boutih et Julien Dray, qui pourtant parlaient encore l’un de l’autre comme de deux « frères » il y a quelques années. La mésentente est telle que Boutih a écrit mercredi à la direction nationale du PS pour demander la « suspension » de son désormais rival.
Leur désaccord vient du gel temporaire de la 10e circonscription électorale, dont Julien Dray est l’élu depuis 1988. Le 1er décembre dernier, les militants socialistes désignaient leurs candidats aux législatives de juin prochain, sauf dans cette circonscription.
L’objectif de cette décision du bureau national du PS : permettre à Julien Dray de prendre le temps de se déclarer ou non. Or Malek Boutih espérait récupérer cette circonscription.
Si Boutih demande la suspension de Dray, c’est qu’il soupçonne « lui ou son entourage » d’avoir manipulé le fichier national des adhérents dans les sections de Morsang-sur-Orge et de Grigny (deux villes de la 10e circonscription).
« J’ai les preuves matérielles que quelqu’un s’est introduit dans le fichier et a rajouté près de 60 noms de faux électeurs après la date limite d’inscription qui était fixée au 30 avril.
Parmi ces militants, il y a de la famille, des amis et des salariés de Julien Dray. », affirme Malek Boutih, qui a également écrit aux militants de la circonscription pour dénoncer ces « fraudes » supposées.
Julien Dray assure de son côté qu’il n’a rien à se reprocher. « Malek Boutih est en perdition.
Je suis triste de le voir réduit à cela, mais je ne le laisserai pas entraîner les militants et la 10e circonscription dans sa chute », a-t-il réagit.