Les pays de l’Union européenne ne font pas qu’accueillir les réfugiés ukrainiens par millions. Leurs agriculteurs paient aussi le prix de la solidarité avec Kiev, au point qu’il faudra les dédommager. La question sera à l’ordre du jour d’un Conseil des ministres de l’Agriculture qui se réunit à Bruxelles ce lundi.
L’an dernier, pour soutenir l’Ukraine contre l’envahisseur russe, les Vingt-Sept ont décidé de lever toutes les barrières douanières, quotas et autres restrictions qui pesaient encore sur les produits agricoles ukrainiens à leur entrée sur le marché unique. Poulets, œufs, produits laitiers, sucre, viande de porc… et les céréales que le pays exporte massivement.
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Avec les perturbations du trafic en mer Noire, il a fallu trouver d’autres voies pour sortir le maïs, le blé ou l’orge ukrainien du pays. Route, rail, transport fluvial… la plupart des nouveaux itinéraires passent désormais par les pays frontaliers de l’Ukraine comme la Pologne, la Roumanie ou la Bulgarie. Le problème, c’est qu’une partie de ces produits agricoles restent dans ces pays, où ils sont commercialisés.
Prisonnière des marchés locaux
Souvent parce que les infrastructures de transport et de stockage ne permettent pas leur expédition à des coûts compétitifs, ou bien parce que les lots sont trop petits pour intéresser les acheteurs internationaux. « Une partie de la production ukrainienne reste prisonnière des marchés locaux », poursuit Geneviève Pons.
Bien que les quantités en question soient relativement faibles, leur mise en vente peut avoir des effets importants sur les marchés locaux des pays limitrophes de l’Ukraine, provoquant une forte baisse des prix… et une compétition rude et massive pour les agriculteurs du cru.
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