Au Burundi, 17 putschistes ont été traduits samedi en justice. Ils avaient été arrêtés après la tentative de coup d’État lancée mercredi par le général Godefroid Niyombare, dont on est par ailleurs toujours sans nouvelle. Des journalistes ont préféré fuir à l’étranger, et des ONG ont décidé d’évacuer leur personnel expatrié.
C’est la peur qui domine au Burundi, après la tentative avortée de coup d’Etat. Des proches de deux accusés entendus samedi par le parquet, affirment que les suspects ont été malmenés et tabassés lors de leur détention. Ils s’exprimaient sous le couvert de l’anonymat par peur de représailles. Les 17 putschistes sont accusés de tentative de renversement des institutions, mais n’ont pas encore été inculpés.
Le sort de leur chef, le général Niyombare, qui avait annoncé la chute du président Nkurunziza mercredi, reste toujours incertain à l’heure qu’il est.
Destruction systématique des radios
Le pouvoir est accusé de vouloir étouffer toute critique. Les radios burundaises privées, auparavant dynamiques, sont aujourd’hui réduites au silence. Ces derniers jours, les militaires ont fait irruption dans les locaux, molestant les journalistes, et détruisant le matériel, soit en tirant dans les écrans, les câbles et les véhicules, soit carrément en incendiant les installations.
Le patron de l’une de ces radios -la RPA, la station la plus écoutée- est parti "se mettre à l’abri à l’étranger".
Dans les quartiers de Bujumbura, opposés au président Nkurunziza, on craint des représailles. D’autant que plus aucune radio n’est en mesure de dénoncer les éventuelles exactions des partisans du pouvoir. Des ONG européennes ont décidé d’évacuer leur personnel expatrié au Burundi.
Des habitants de la capitale ont annoncé qu’ils prévoyaient de manifester en masse ce lundi.