Une trentaine de députés, trois ministres et des journalistes étaient assiégés depuis plus de cinq heures mardi soir dans le Parlement bulgare par des manifestants qui protestent depuis 40 jours contre le gouvernement et l’oligarchie, laquelle dirige, selon eux, le pays.
Neuf personnes dont deux policiers ont été blessés, selon des sources hospitalières. Le ministre de l’Intérieur, Tsvetlin Yovtchev, a déclaré que la police n’avait pas eu recours à la force. Des manifestants ont jeté des pierres et d’autres objets, a-t-il précisé.
Environ 2 000 manifestants, selon un journaliste de l’AFP sur place, entouraient le Parlement où siégeaient trois commissions au sujet d’une actualisation du budget.
Trois ministres - de l’Economie, Dragomir Stoïnev, des Finances, Petar Tchobanov, et du Travail et des Affaires sociales, Hassan Ademov - se trouvaient également à l’intérieur du Parlement, selon les chaînes de télévisions BNT et bTV.
Cent-neuf personnes au total - députés, ministres, journalistes et personnel du parlement - étaient bloquées dans l’édifice, selon la police.
La police s’apprêtait dans la soirée à procéder à une évacuation des personnes bloquées dans un autobus, que des manifestants ont attaqué, brisant des vitres.
Les protestataires, qui scandaient Mafia et Démission, ont commencé à ériger des barricades improvisées dans les rues proches du Parlement afin d’empêcher une nouvelle tentative d’évacuation.
Le président Rossen Plevneliev a appelé au calme : "J’appelle les protestataires à s’abstenir de toute action menant à une escalade de la tension et à des violations de l’ordre public", a-t-il déclaré.
Le président du Parlement, le socialiste Mihaïl Mikov, a annoncé que la réunion plénière du Parlement prévue mercredi matin serait annulée. Il n’est pas normal que la vie et la santé des députés soient mis en danger, a-t-il souligné.
Des milliers de manifestants défilent quotidiennement à Sofia pour protester contre la corruption du pouvoir et réclamer de nouvelles élections.
Des immolations par le feu (six morts) et des manifestations contre la pauvreté cet hiver avaient provoqué la chute du gouvernement conservateur de Boïko Borissov en février.
Le nouveau gouvernement de technocrates issu des élections législatives anticipées du 12 mai, soutenu par les socialistes, est à son tour sous la pression des manifestations de rue organisées par des mouvements de la société civile.
Mardi soir, Boïko Borissov a exigé la démission immédiate du Premier ministre, Plamen Orecharski : J’insiste pour une démission immédiate du gouvernement.
"C’est la seule façon de calmer les gen"s, a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse bulgare Focus.