Au grand dam des Palestiniens, la sélection saoudienne, qui refuse de se rendre en Cisjordanie pour y disputer un match de football, afin d’éviter tout contact avec des Israéliens, a obtenu gain de cause auprès de la Fifa.
La Fédération palestinienne de football aura tout tenté, en vain. Elle n’a pas réussi à faire le poids face à l’influence de l’Arabie Saoudite, qui a exclu d’envoyer sa sélection nationale en Cisjordanie occupée pour y disputer un match de qualification pour la Coupe du Monde 2018.
L’Arabie saoudite invoque un "cas de force majeure" en raison de "circonstances exceptionnelles", sans les préciser à aucun moment. Certains responsables palestiniens ont évoqué le refus de Riyad de voir son équipe transiter par les nombreux points de passage tenus par l’armée israélienne en Cisjordanie. Officiellement, le royaume wahhabite n’a pas de relations diplomatiques avec l’État hébreu. Or, le fait d’accepter que les joueurs et le staff technique saoudiens soient contrôlés par l’armée israélienne serait synonyme de normalisation.
Lundi, le bureau du comité d’organisation de la Coupe du Monde, présidé par le Français Michel Platini, assisté de deux membres de Bahreïn et du Koweït, a en effet penché en faveur de la monarchie wahhabite en ordonnant que la rencontre, prévue le 13 octobre, se dispute sur terrain neutre. Les frais occasionnés par le déplacement du match "seront intégralement assumés par la Fédération de football d’Arabie saoudite", précise le texte de la décision.
La Fifa, l’instance suprême du football mondial, a clarifié sa position, "définitive et contraignante", dans une lettre envoyée lundi à la Fédération saoudienne de football, en disant "comprendre les justifications présentées" par l’Arabie saoudite pour refuser de se rendre dans les territoires palestiniens.
Une décision "impossible à accepter"
Lésée, la Fédération palestinienne, qui avait fait savoir qu’elle "ne pouvait pas céder sur ce droit légitime et historique" que constitue "le droit de jouer sur son territoire, devant son public", a immédiatement dénoncé cette décision. "Priver la Palestine du droit de jouer à domicile est un précédent dangereux et impossible à accepter, à aucune condition", a tonné le président de la Fédération palestinienne Jibril Rajoub. Ce dernier, cité par le site de l’instance palestinienne, a affirmé qu’il saisira toutes les organisations internationales compétentes pour faire annuler la décision.