L’histrion vedette et idole des médias français est à Kiev. La présence dans la capitale ukrainienne de celui que Jean-Pierre Chevènement avait qualifié avec justesse de « petit télégraphiste de l’empire » confirme, s’il le fallait encore, la détermination des États-Unis à s’appuyer sur les milices néo-nazies en Ukraine et à faire valider cette opération par la presse française.
Il ne faut pas s’y tromper, les États-Unis ne veulent pas d’élections en Ukraine. Le risque de les perdre est bien trop important avec l’alliance improbable d’un fasciste (Tiagnibok), d’un idiot (Klitschko) et d’un arriviste sans envergure (Iatseniouk).
À l’heure actuelle, Ianoukovitch est finalement le meilleur atout de Victoria Nuland. Préoccupé uniquement de sauver le magot de son fils, le Président ukrainien a abandonné la rue à quelques centaines de miliciens.
Le pire scénario pour le département d’État serait un nouveau leader pour le parti des régions et la libération de Youlia Timochenko. Cette dernière déteste Klitschko et disputerait à Iatsenouk le leadership de leur parti « Batkivchtchina ».
C’est parce que la véritable influence américaine en Ukraine repose sur les milices néo-nazies que sa diplomatie doit s’appuyer sur la très soumise presse française, pour tenter de faire pression sur le gouvernement français. Les semaines qui viennent nous diront si la France s’est une nouvelle fois laissée piéger.
Xavier Moreau