En grec ancien, le terme démocratie désigne littéralement le pouvoir au peuple. Toutefois, Bernard-Henri Lévy a remis en question ce fait dans une interview au Temps, affirmant notamment que la population ne doit pas être « le seul souverain » en Europe.
Dans une interview au journal suisse Le Temps, Bernard-Henry Lévy a livré sa version très personnelle de ce qu’il considère être la place du peuple dans les démocraties européennes.
« Nos démocraties sont devenues folles et beaucoup de gens sont déboussolés. Mais arrêtons de sacraliser le peuple. En Europe, le peuple ne doit pas être le seul souverain ! Ou, s’il l’est, il doit l’être comme tous les autres souverains : avec des limites, des bornes à sa toute-puissance. La démocratie a besoin de transcendance », a-t-il déclaré.
L’écrivain s’est appliqué à livrer sa propre vision de ce qu’est un démocrate :
« L’Europe communautaire a fait tellement depuis sa création ! C’est évidemment une entité politique imparfaite, parce qu’elle est… démocratique. Car c’est ça, un démocrate. C’est quelqu’un qui, contrairement aux esprits totalitaires, ne rêve pas d’un régime ou d’une entité politique sans failles ni défauts », souligne BHL.
« Si l’on répète : le peuple, le peuple, le peuple… on va tout droit vers une crise de civilisation. Le peuple a aussi ses caprices et les leaders démagogues flattent son bon plaisir ».
Dans cette interview, il a réitéré son opinion à propos du mouvement des Gilets jaunes, déclarant qu’il y voyait « un inquiétant nihilisme ». Auparavant, il avait affirmé aux Échos que les manifestants étaient animés de « passions tristes, mortifères, nihilistes ».