« Hollywood n’est pas encore mort. On critique si souvent l’industrie des rêves pour la médiocrité de ses scénarios et la réutilisation des formules les plus éculées que l’on oublie parfois sa capacité à créer de grands divertissements universels. La Planète des singes : Suprématie tient ainsi du parfait contre-exemple à la crise d’imagination que traverserait le cinéma américain » (Paris Match)
La presse est dithyrambique. On parle de « génie » pour le rôle de César (incarné par Andy Serkis qui avait déjà joué en motion capture celui du Gollum du Seigneur des Anneaux), de réalisation prodigieuse, de références au plus grand cinéma hollywoodien, de moyens (150 millions de dollars sans le marketing promotionnel, dont on voit le résultat dans la presse française) à la mesure du projet, de film de science-fiction « grandiose »...
En fait d’« œuvre » de SF, un avatar guerrier de la série de la Planète des singes, du roman de Pierre Boulle, qui finit en baston définitive, comme tous les films de la grande Amérique qui fait chier le monde entier avec sa morale et ses canons.
Une promo sioniste intégrale sur le dos de l’Amérique (qui devient le Grand Satan), avec un Woody Harrelson en commandant de camp de concentration pour singes – non, vous ne rêvez pas – et où l’homme blanc de plus de 50 ans ans est un monstre, et les singes des Justes... Un film qui va plaire à Delphine Ernotte et Christine Angot, la femme qui insulte tout ce qui n’est pas elle [1].
Il faut avoir 11 ans maximum pour croire à cette fable des gentils contre les méchants, avec les méchants qui hurlent des mots indistincts, des gentils qui ont des émotions, des Blancs qui tuent par haine pure, des singes qui réfléchissent et tentent d’éviter la guerre, qui traitent bien leurs enfants et les éduquent à coups de culture et de tendresse...
N’en jetez plus ! On a compris l’allusion, LA référence majeure, ultime, finale ! Quand le journaliste du Figaro évoque les nombreux hommages rendus au cinéma par le réalisateur Matt Reeves, il en oublie un : l’hommage à la communauté de Lumière, qui est central dans Suprématie.
- (Extrait de la critique du Progrès)
Au bout de 61 minutes, on entre (enfin) dans le camp de concentration des singes, un horrible camp dirigé par un nazi blanc et gardé par des soldats blancs où les chimpanzés qui meurent au travail (sous les pierres de Mauthausen) sont fouettés par des gorilles kapos.
Plus lourd comme référénce, c’est pas possible. On pensait avoir tout vu en matière de manichéisme larbin avec Valérian de Luc Besson, l’histoire du sauvetage d’une communauté qui a perdu 6 millions d’âmes dans une guerre intergalactique...
Apparemment, la propagande n’en a pas assez et on n’a pas fini d’en voir.
- Le méchant nazi Woody et le gentil singe César qui n’a rien fait (de mal)
Ceux qui douteraient encore du tropisme shoatique d’Hollywood, qui vient s’insérer dans les moindres recoins des productions les plus éloignées du thème, en seront pour leurs frais (10 euros l’entrée au multiplex de la Shoah). Au moins dans le film hongrois Le Fils de Saul l’univers concentrationnaire d’Auschwitz est-il décrit de manière précise, quotidienne, banale, sur la base de documents d’historiens et de témoignages. On en pense ce qu’on veut, mais c’est un film sur la Shoah et qui ne s’en cache pas.
Aller voir La Planète des singes 3 en croyant voyager dans le temps et l’espace, c’est se foutre le doigt dans l’œil de Caïn. Hollywood et ses décideurs ne permettent pas au public captif d’échapper à leur obsession, servie comme une soupe nauséabonde à toutes les nations.