« Qu’il soit venu faire ça ici, c’est très révélateur du climat qui règne dans la résidence et de la manière dont Adoma traite les habitants. En un an, c’est le quatrième suicide », tempête Hicham Taha, qui a ouvert il y a quelques années au foyer une épicerie solidaire et une cafétéria. Depuis mardi, les résidents n’ont reçu aucun soutien psychologique et Adoma n’a, selon lui, donné aucune information sur ce décès aux 150 résidents, des travailleurs précaires et des RMistes pour l’essentiel. Si bien qu’une large moitié d’entre eux peine encore à croire à la version du suicide. « Ici, c’est juste avant la morgue. Tu ne vois Adoma que lorsqu’il y a un problème de loyer, l’humain ça ne compte pas », raconte Faouzi qui, pour des loyers impayés, a « déjà vu le bailleur changer des serrures ».
A ses côtés, un autre résident, hésitant à témoigner, se confie finalement. « Depuis que le directeur n’est plus là, c’est de pire en pire pour nous. L’hygiène, par exemple, est déplorable. Il faut que cela change, que sa mort serve à quelque chose », note-t-il, pessimiste pour l’avenir. Jointe hier par téléphone, la direction régionale de la société Adoma, responsable de plusieurs foyers de ce type dans l’agglomération lyonnaise, s’est refusé à tout commentaire sur cette affaire.
Source : http://www.20minutes.fr