La Russie a déclaré que, selon les informations qui sont à sa disposition, les armes chimiques employées le 21 août dans la banlieue de Damas proviennent de l’opposition, et non pas du régime de Bachar al-Assad.
Les accusations à l’adresse des troupes gouvernementales reposent sur des informations qui n’ont pas été vérifiées. La campagne agressive des médias locaux et occidentaux ne fait que confirmer qu’il s’agit "d’une provocation planifiée d’avance". C’est ce qu’indique le ministère des Affaires étrangères russe dans un communiqué spécial. Ce n’est pas la première provocation de ce genre.
Une mission spéciale des experts de l’ONU doit enquêter sur l’usage des armes chimiques près d’Alep. Le 20 août, elle a entamé son travail en Syrie.
Les experts russes considèrent que l’emploi du gaz toxique sarin par des structures non-gouvernementales est tout à fait possible. C’est ce qu’a fait la secte japonaise Aum Shinrikyo dans le métro de Tokyo en mars 1995. Douze personnes avait alors péri. Selon certaines données, un préjudice irréparable à la santé avait été causé à plus de 5 000 autres personnes.
C’est ce qu’a rappelé à La Voix de la Russie le professeur Guennadi Prostakichine, expert au Centre russe de la médecine d’urgence. : "je ne sais pas s’il y a ou non du gaz sarin en Syrie. Souvenez-vous ce qu’est devenu Saddam Hussein (dictateur irakien, renversé après l’intervention militaire des Etats-Unis en 2003). Les Américains l’accusaient également de posséder du gaz sarin et autres armes chimiques. Mais finalement rien n’a été trouvé (en Irak). Il en est probablement de même ici."
Certains experts occidentaux doutent qu’il s’agisse du gaz sarin. Qui plus est, ils appellent à ne pas se laisser tromper par les séquences vidéo figurant sur Internet, qui auraient été faites peu après l’attaque.
"On y voit des personnes apporter les premiers secours aux victimes alors qu’ils ne portent aucun vêtements de protection", écrit dans un blog Jean Pascal Zanders, chercheur belge à l’Institut des études sur la sécurité de l’Union européenne et expert en armes chimiques.
L’attaque dans la banlieue de Damas a été perpétrée au moment même où la commission de l’ONU entame ses travaux en Syrie pour vérifier les affirmations sur un éventuel usage d’armes chimiques (près d’Alep).
De l’avis du ministère des Affaires étrangères russe "tout cela ressemble à des tentatives de miner l’organisation de la conférence internationale à Genève sur un règlement pacifique en Syrie."
Le Conseil de Sécurité de l’ONU a tenu (le 21 août) une réunion en urgence et a appelé à analyser minutieusement les informations concernant la tragédie dans la banlieue de Damas. La Russie considère également qu’une enquête détaillée est indispensable. Les experts de l’ONU se trouvant déjà en Syrie devrait suffire à accomplir cette tâche.