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« On bute sur un rythme de réformes qui est moins fort que chez nos voisins »
C’est en ces termes que le gouverneur de la Banque de France passe le message aux futurs finalistes de l’élection présidentielle. Mais nous sommes sûrs qu’ils sont déjà briefés sur l’injonction du système bancaire : il faudra donner plus de souplesse à l’économie, c’est-à-dire plus de précarité aux Français.
« Il y a moyen d’avoir des réformes qui produisent davantage de croissance, et qui produisent davantage d’emplois »
Cela s’appelle le dérèglement, et ça ne marche pas – pour les peuples – comme prévu. En revanche, ce qui marche, c’est bien la recapitalisation boursière, et les peuples qui mettent la main à la poche pour que les profits des puissances économiques ne baissent pas trop. Une nouvelle preuve en sera donnée à la fin de l’interview...
« La dette qui naît des déficits, il faut la rembourser ! En 1980, la France avait 20% de dette par rapport à son PIB. Aujourd’hui, nous sommes à presque 100% ! »
Pas besoin d’avoir fait HEC pour comprendre que les banques vivent, entre autres, du remboursement de la dette... qui, au final, est imputée au peuple travailleur. Qui n’a pas la chance de voir la charge de la dette baisser, car toute inflation a été jugulée. L’inflation est l’ennemie du système bancaire, pas des gens.
Le gouverneur de la BdF rappelle que son institution est indépendante, alors qu’elle est historiquement gérée par le lobby bancaire, par définition, soit des représentants des grandes banques privées, déguisés en techniciens « républicains ».
Le non-remboursement de la dette reste la seule arme des peuples contre la banque, contre « leur » banque. Ce que les Islandais ont fait, pour leur plus grand soulagement. Premier refus à l’échelle d’un (petit) pays du chantage oligarchique. Mais pour cela, il faut une volonté politique forte. C’est justement pour cette raison nos dirigeants sont choisis parmi les plus veules, les plus souples, ou les plus pénétrés par le lobby bancaire. Qu’on pense seulement à Balladur, Sarkozy ou Macron, et leurs accointances avec les banques Lazard ou Rothschild. La continuité du pouvoir profond (pléonasme) !
« Mais notre problème à nous Français, c’est le coût de ce modèle social ! Il nous coûte en France 56% de dépense publique par rapport au PIB, nos voisins européens c’est 47%. La différence entre les deux, c’est 180 milliards d’euros. Je dis pas qu’on peut les économiser du jour au lendemain mais c’est ça qu’il faut que nous regardions. »
Tiens, le programme de Fillon... Il est toujours bon d’écouter le patron des banques plutôt que ses affidés, les hommes politiques. Toujours s’adresser à Dieu plutôt qu’à ses saints : l’information est plus brute, moins ripolinée.
Quand Stéphane Soumier évoque la possibilité qe vous aurez vous, François Villeroy de Galhau, à travers l’ensemble des organismes de régulation, de bloquer notre épargne pendant six mois s’il devait y avoir une remontée violente des taux d’intérêt », le banquier en appelle au Haut conseil de stabilité financière, décrété « indépendant », et à la protection des petits épargnants... Les banquiers ne manquent pas d’humour. Soumier traduit la chose à sa façon :
« Il est quand même étrange que ce soit les épargnants qui garantissent les risques des assureurs, d’habitude c’est le contraire... »
On sent que la prochaine livraison de Jovanovic va être velue.
La Banque de France sera-t-elle conduite un jour à bloquer les retraits que souhaiteraient opérer les détenteurs d’un contrat d’assurance-vie ? Elle en a en tout cas désormais le droit. Ce jeudi, le Conseil Constitutionnel a validé la disposition de la loi Sapin 2 qui lui en donne le droit dans certaines circonstances exceptionnelles.
Invité ce matin [vendredi 9 décembre 2016] sur BFM Business, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a tenu à expliquer les modalités de mise en oeuvre de cette disposition.
« Il y a eu sur ce sujet des réactions tout à fait excessives. Premièrement, c’est une disposition exceptionnelle en cas de crise grave. Ensuite, elle ne m’appartient pas à moi seul. C’est [une décision qui appartient au] Haut conseil de stabilité financière, une instance collective présidée par le ministre de l’Économie qui est aussi constituée par des économistes indépendants. »
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En attendant, comme l’a signalé Stéphane Soumier, directeur de la rédaction de BFM Business, « cette disposition a choqué les épargnants et a eu des effets immédiats sur la collecte d’assurance-vie ».