La convention interdisant les armes à sous-munitions est entrée en vigueur dimanche et le Comité international de la Croix-Rouge et les ONG qui luttent contre ces armes espèrent qu’elle va forcer les grandes puissances militaires à renoncer à leur utilisation.
La convention sera applicable six mois après la ratification par plus de trente pays du traité conclu en décembre 2008 à Oslo et signé à ce jour par 107 nations.
Or, de grandes puissances militaires comme les Etats-Unis et "Israël", qui en possèdent la plus grande partie, ont refusé de signer la convention. Les Etats-Unis disposeraient de stocks d’armes contenant environ 800 millions de sous-munitions.
Le texte interdit l’emploi, la production, le stockage et le transfert de cette catégorie d’armes.
Pour le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, cette convention est une "avancée majeure" pour débarrasser le monde de ces "armes ignobles".
Les bombes à sous-munitions sont larguées par voie aérienne ou tirées par voie terrestre. Le conteneur s’ouvre dans les airs et éjecte les sous-munitions, de la taille d’une balle de tennis, qui se dispersent sur de larges zones.
5 à 40% des sous-munitions n’explosent pas au contact du sol et peuvent rester actives pendant des années durant lesquelles elles peuvent tuer ou blesser des civils, dont des enfants, plus vulnérables car ils sont tentés de les ramasser. La Coalition contre ces armes estime le stock mondial à plus d’un milliard de bombes.
Le président du CICR, Jakob Kellenberger, a salué l’entrée en vigueur de la convention, qui "va stigmatiser l’utilisation des armes à sous-munitions". "Nous espérons que l’entrée en vigueur (de la Convention) va aussi avoir un effet sur les pratiques des Etats qui n’y ont pas encore adhéré".
Il est à noter que ces armes ont été notamment utilisées par Israël durant la guerre contre le Liban en 2006, et continuent de faire des victimes.
Au Laos, 300 personnes en moyenne seraient tuées ou blessées chaque année par des sous-munitions larguées durant la guerre américaine contre le Vietnam.