Le groupe sidérurgique Arcelor-Mittal a fait part de sa décision de fermer définitivement son site de Florange (Moselle) au gouvernement français, annonce jeudi le quotidien "Libération". Un comité central d’entreprise a été convoqué pour lundi prochain.
D’après le quotidien qui ne précise pas ses sources, le géant indien de l’acier "a confirmé au gouvernement sa décision de fermer définitivement les deux hauts fourneaux P3 et P6, à l’arrêt provisoire depuis juin et octobre 2011".
Le gouvernement serait également en "négociations" depuis trois semaines "pour obtenir de Mittal qu’il accepte de céder la ’filière chaude’ (hauts fourneaux et aciérie) pour l’euro symbolique, et qu’il accorde un délai de plusieurs mois" pour que le gouvernement trouve un repreneur, avance "Libération". Les différentes parties prenantes ont confirmé au quotidien que des négociations étaient en cours.
La fermeture "est une possibilité mais on n’en est encore pas sûr", a commenté sur BFM-TV Walter Broccoli, secrétaire général du syndicat FO. "On va attendre pour en avoir le coeur net", notamment avec la visite cet après-midi du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
"Le ministre vient pour faire une mise au point, j’espère qu’il n’y aura pas cette annonce. Ce n’est pas du tout ce qu’on attend", a souligné Walter Broccoli.
Quant à l’hypothèse d’une reprise, "s’il a trouvé un repreneur, on le saura tout à l’heure", a ajouté le représentant syndical.
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait annoncé mardi sa visite sur le site Arcelor-Mittal jeudi pour rencontrer les ouvriers, qui multiplient les actions "coup de poing" contre une éventuelle fermeture définitive du site.
Avec l’arrêt des hauts fourneaux depuis près d’un an, les syndicats s’attendaient à être convoqués à un comité central d’entreprise extraordinaire (CCE).
Pour le maire socialiste de Florange, Philippe Tarillon, "ce n’est pas une surprise, dans la mesure où la stratégie du groupe Arcelor-Mittal depuis un moment on la voit bien". "Ils sont dans un logique de fermeture depuis un moment et sur une stratégique de concentration sur certains sites de production".
Le maire de Florange a tenu à "dénoncer l’attitude de M. Mittal qui a été lamentable jusqu’au bout". "Il a prolongé de trimestre en trimestre l’arrêt provisoire des installations, en faisant payer largement le chômage partiel par les contribuables, et en gagnant de l’argent en vendant des quotas de CO2", a-t-il dénoncé sur France Info.