Le monarque saoudien le roi Abdallah ben Abdel Aziz Al-Saoud serait en train d’agoniser. L’information revient à des rapports diplomatiques reçus depuis la fin de la semaine passée par des cercles de décision occidentaux, selon le journaliste libanais vivant en France Nidal Hémadé.
Il est dit dans les dépêches diplomatiques que tous les membres de la famille royale ont reçu l’ordre d’éliminer leurs voyages à l’extérieur, sauf cas exceptionnel. Un autre indice de la dégradation de l’état de santé du roi saoudien est l’élimination de ses discours à plusieurs occasions, au mois d’août dernier, au milieu du mois de septembre et au début du mois d’octobre. Depuis, le seul habilité à visiter le monarque est le ministre de la garde nationale, son fils le prince Mouteb ben Abdallah.
Or, en cas de décès, son héritier le prince Salmane ben Abdel Aziz se trouve face à un imbroglio à trois volets, qui menace son accession pacifique au pouvoir :
Le premier est qu’il manque de pouvoir auprès des services de sécurité et militaires.
Le second est le retour en force du clan de Sultane aussi bien au ministère de la Défense, par le biais de Salmane ben Sultane, qu’aux services de renseignement, via Bandar ben Sultane, un retour dicté par le changement de position des Américains et l’accord avec la Russie sur le dossier syrien, surtout que les Sultane entretiennent des liens privilégiés avec les néo-conservateurs américains sur lesquels les Saoudiens misent pour le faire avorter.
Et le troisième est la difficulté de désigner un nouvel héritier, sachant que les deux derniers, Nayef puis Salmane, avaient été imposés par la contrainte par le roi Abdallah.
De plus, les institutions militaires et sécuritaires saoudiennes se trouvent sous les commandes des concurrents de l’actuel prince héritier : la garde nationale est entre les mains du fils de l’actuel monarque ; les forces de sécurité intérieure qui comptent une armée complète sont sous l’égide du ministre de l’Intérieur Mohammad Ben Nayef ben Abdel Aziz, et du prince actuel de la région de Charquiyé le prince Abdel Rahmane ; alors que la direction de l’armée saoudienne fait l’objet d’un conflit entre l’actuel ministre de la Défense Mohammad ben Salmane et de son adjoint Salmane ben Sultane.
Sur fond du dossier syrien, rapporte Hémadé, la famille royale gouvernante pressent plus que jamais une menace existentielle. Se sentant lésée par le rapprochement américano-russe et américano-iranien, elle ne lésine sur aucun moyen pour réclamer à l’Occident de frapper la Syrie militairement et de bombarder le programme nucléaire iranien. Faute de quoi, ses liens avec Washington s’en verront sérieusement affectés. Les rapports occidentaux l’ont bel et bien confirmé, assure Hémadé.