Quelques heures après la Bolivie, le gouvernement du Venezuela a rompu ses relations diplomatiques avec Israël mercredi soir, pour protester contre l’offensive israélienne à Gaza, a annoncé le ministère des Affaires étrangères à Caracas.
"La république bolivarienne du Venezuela, en cohérence avec sa vision d’un monde de paix, de solidarité et de respect du droit international, a décidé, en définitive, de rompre ses relations diplomatiques avec Israël", a indiqué un communiqué du ministère lu à la télévision publique VTV. Caracas a justifié sa décision, "face à la persécution inhumaine du peuple palestinien, dirigée par les autorités d’Israël", selon le texte.
"Israël a refusé de tenir compte, systématiquement, des appels des Nations unies, violant de manière répétée et honteuse les résolutions approuvées" par l’ONU, selon le communiqué, qui ajoute qu’Israël "s’écarte, de plus en plus chaque jour, du droit international".
Peu auparavant, le président bolivien Evo Morales avait annoncé que son pays rompait ses relations diplomatiques avec Israël, en signe de protestation contre l’offensive menée à Gaza, une semaine après l’expulsion de l’ambassadeur israélien de Caracas par son homologue vénézuélien.
"Je veux annoncer que la Bolivie (...), face à des faits graves d’atteinte à la vie et à l’humanité, rompt ses relations diplomatiques avec Israël", avait déclaré le président socialiste.
M. Morales a également annoncé son intention d’accuser Israël devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes de "lèse humanité" commis contre le peuple palestinien.
Le 6 janvier dernier, le gouvernement de Caracas avait expulsé l’ambassadeur d’Israël, pour protester contre l’offensive militaire de son pays, lancée le 27 décembre dans la bande de Gaza contre les forces du mouvement islamiste du Hamas, qui tirait des roquettes contre la population israélienne.
Le président vénézuélien avait considéré cette expulsion comme un "acte de dignité", lequel lui a valu les éloges du Hamas. Caracas a accusé l’Etat hébreu de se livrer à de "flagrantes violations du droit international" et d’avoir mis en oeuvre une "utilisation planifiée du terrorisme d’Etat" contre le peuple palestinien.
Chef de file de la gauche radicale en Amérique latine et allié d’Evo Morales, le président Chavez avait fustigé l’offensive terrestre à Gaza, qualifiant l’Etat hébreu d’"assassin" et de "génocidaire".
Le gouvernement vénézuélien avait également indiqué qu’il ferait pression aux Nations Unies "pour que le Conseil de sécurité prenne des mesures urgentes pour arrêter l’invasion d’un territoire palestinien par l’Etat israélien".
Le bilan de l’offensive lancée le 27 décembre à Gaza a atteint les 1.038 morts mercredi et fait plus de 4.850 blessés, parmi lesquels de nombreux enfants, de femmes et des personnes âgées, selon le chef des services d’urgence à Gaza, Mouawiya Hassanein.