Nanterre, Toulouse, Tourcoing, Orléans... Les peines de prison ferme se multiplient, y compris à l’encontre de personnes qui étaient sans antécédents judiciaires. Le point sur les différents cas.
La liste des condamnés pour « apologie du terrorisme » ne cesse de s’allonger. Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo et à la Porte de Vincennes, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a appelé les procureurs à « une grande fermeté [pour] toutes les infractions commises à la suite des attentats ».
Résultat : une pluie de condamnations à la prison ferme, y compris pour des prévenus qui étaient sans antécédents judiciaires. Près de 70 procédures ont été engagées contre ceux qui expriment leur soutien aux attaques, selon le dernier décompte du ministère de la Justice. Au total, une trentaine de personnes ont été condamnées, selon Libération.
L’Obs dresse la liste des condamnations à la prison ferme déjà prononcées :
« Il devrait y avoir plus de Kouachi. J’espère que vous serez les prochains [...] Vous êtes du pain béni pour les terroristes », a clamé un homme de 34 ans lors de son arrestation, après un accident de voiture en état d’ivresse. Le tribunal de Valenciennes l’a condamné à quatre ans de prison ferme, l’annulation de son permis de conduire pendant deux ans et une interdiction de ses droits civils et de famille pendant trois ans. Le prévenu, originaire de Douchy-les-Mines, avait percuté un autre véhicule et blessé légèrement un père et sa fille de 12 ans à Haulchin (Nord).
« Sur la vie du prophète, tu vas aller en enfer », a lancé un jeune homme de 22 ans à un policier qui le surveillait à son arrivée au commissariat, alors qu’il venait de voler un portable à Marseille. Il a écopé de deux ans de prison ferme pour apologie d’actes de terrorisme, menaces de mort, outrages et vol aggravé. Il devra verser 500 euros de dommages-intérêts à l’adjoint de sécurité sur qui il avait d’abord craché.
« Vos bâtards de collègues de Paris, c’est bien fait pour leur gueule ! Ils n’ont qu’à crever ! », a déclaré un homme à des policiers de Reims. Ce commerçant ambulant de 51 ans, déjà condamné à huit reprises (essentiellement pour des délits routiers), était interpellé en marge d’une agression avec coups de feu. Il a écopé de quinze mois de prison ferme.
Un homme de 34 ans a été condamné à quinze mois de prison ferme et une interdiction définitive du territoire. Il se trouvait au centre de rétention administrative de Vincennes quand il a approuvé à voix haute les attaques meurtrières à Charlie Hebdo et à la Porte de Vincennes, et a affirmé vouloir poser une bombe sur les Champs-Elysées. Il est également accusé d’avoir tenu des propos antisémites à une femme médecin.
« Je n’ai qu’une chose dans la vie, c’est de faire le djihad [...] c’est de buter des flics », a lancé un trentenaire, interpellé ivre à Paris alors qu’il fouillait une voiture. Avant d’enchaîner : « Vive Mohamed Merah », « Je suis pour ce qu’ont fait les frères Kouachi ». Dans le camion de police, il aurait craché partout. Le tribunal l’a condamné à quatorze mois de prison ferme.
Un homme de 22 ans a été condamné à Nanterre à un an de prison ferme pour avoir posté sur Facebook une vidéo « dans laquelle il se moque du policier abattu sur le trottoir lors de la fusillade » à Charlie-Hebdo, Ahmed Merabet. Le jeune homme était déjà connu des services de police pour des affaires de stupéfiants.